Sfeir : dans l'intérêt de qui cherche-t-on à vider Jezzine de ses habitants ?

Le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, s’est demandé hier «dans l’intérêt de qui cherche-t-on à vider la région de Jezzine de ses habitants en y suscitant un climat de peur». «Comment répondre à l’appel du devoir national consistant à paticiper aux élections partielles dans le caza de Jbeil et dans le mohafazat du Nord?», s’est-il encore interrogé.
Mgr Sfeir a tenu ces propos lors de son homélie dominicale prononcée à Bkerké, après la lecture de l’Evangile. Il a ajouté au sujet de Damour: «Dans l’intérêt de qui la localité se vide-t-elle de ses habitants originaires alors que les terrains sont achetés à tour de bras?».
D’autre part, concernant les partielles, le patriarche maronite a rappelé que l’exhortation apostolique incite les Libanais à remplir leurs devoirs moraux et civiques. «Mais, a-t-il souligné, il incombe aux autorités légales dans tout pays de veiller à ce que tous les groupes et individus jouissent des mêmes droits et soient soumis aux mêmes obligations conformément aux principes d’équité et de justice». «Tous ces éléments sont-ils garantis (dans le cadre du scrutin)? Nous entendons beaucoup de déclarations à ce sujet que nous espérons être erronées», a-t-il conclu.
Après la messe, le cardinal Sfeir a reçu le secrétaire général de la Ligue maronite, M. Neemtallah Abi Nasr. A sa sortie de Bkerké, celui-ci a indiqué qu’il tiendra jeudi prochain une conférence de presse au cours de laquelle il annoncera son programme électoral en tant que candidat à la présidence de la Ligue.
Estimant d’autre part que «des parties locales et étrangères interviennent dans la majorité des institutions au Liban», M. Abi Nasr a précisé au sujet des élections au sein de la Ligue: «L’assemblée générale comprend 944 membres qui sont appelés à voter le 6 juillet prochain, en toute liberté pour le candidat de leur choix».
Selon le secrétaire général de la Ligue maronite, il ne s’agit pas d’une bataille entre des individus, mais autour de principes et de prises de position passées et futures concernant des questions essentielles telles que «l’exode, l’implantation, les naturalisations, la politique de discrimination entre les différentes communautés religieuses suivie par l’Etat».
Commentant, par ailleurs, le projet visant à changer l’appellation de la Cité sportive Camille Chamoun, M. Abi Nasr a déclaré: «Si celle-ci s’appelait Mohammed Ali Chamoun, aucune modification n’y aurait été apportée».