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Actualités - CHRONOLOGIE

Attentat de Dhahran : Ryad marque son intérêt pour le suspect séoudien détenu aux USA


L’Arabie Séoudite a déclaré s’intéresser au cas du Séoudien Hani Abdel Rahim al-Sayegh, soupçonné d’avoir participé à l’attentat antiaméricain de Dhahran en 1996 et extradé mardi vers les Etats-Unis.
«Hani al-Sayegh est un citoyen séoudien et c’est normal que nous nous intéressons à son cas. Nous suivons son affaire et le jugement auquel il fait face est d’un grand intérêt pour le royaume», a déclaré le vice-ministre séoudien de l’Intérieur, le prince Ahmed ben Abdel Aziz, cité dimanche par l’agence officielle SPA.
Ryad avait indiqué mercredi, dans une première réaction à l’extradition du Canada vers les Etats-Unis du ressortissant séoudien, qu’il «suivait de près» cette affaire.
Frustrés par le manque de coopération de Ryad, les Etats-Unis ont ainsi retourné la situation en mettant la main sur ce premier suspect.
Hani Abdel Rahim al-Sayegh, un Séoudien de 28 ans, a été extradé le 17 juin vers les Etats-Unis par le Canada, où il avait été arrêté en mars après avoir demandé l’asile politique.
Il a accepté de coopérer dans l’enquête sur l’explosion d’un camion qui a fait 19 morts et 500 blessés le 25 juin 1996 dans un cantonnement des aviateurs américains opérant sur la base aérienne de Dhahran, sur la côte nord-est de l’Arabie.
Plutôt que d’affronter les tribunaux séoudiens, al-Sayegh a préféré coopérer, dans l’attentat de Dhahran, avec la justice américaine qui, en retour, n’a retenu contre lui que des charges d’association terroriste dans le but de s’attaquer à des citoyens américains en Arabie en 1994 et 1995.
D’après les autorités canadiennes et américaines, al-Sayegh, qui aurait participé aux repérages et donné le signal de l’attentat, a reconnu être membre du Hezbollah séoudien. Le cerveau de l’opération serait un autre membre du Hezbollah, Ahmed Ibrahim Mughassil, qui se serait réfugié en Syrie puis en Iran.

Téhéran dans le collimateur

Les autorités de Bahrein affirment avoir démasqué un Hezbollah chez eux et le Koweit a reconnu que cette organisation existait sur son territoire.
L’implication du Hezbollah dans l’attentat de Dhahran met directement en cause la minorité chiite défavorisée en Arabie et qui vit surtout dans la province orientale dont la ville fait partie. Elle place également Téhéran dans le collimateur bien que l’Arabie Séoudite, qui ne divulgue aucune information sur l’enquête, refuse de montrer l’Iran du doigt. «Le royaume séoudien n’accuse et n’innocente personne», répète le prince Nayef ben Abdel Aziz, le ministre de l’Intérieur qui dirige l’enquête.
Alors que Téhéran dément toute responsabilité dans l’attaque de Dhahran, Ryad cherche ostensiblement à se rapprocher de l’Iran. D’autres pays du Golfe, comme le Qatar, s’inquiètent ouvertement des répercussions d’éventuelles représailles américaines contre l’Iran.
Quels que soient les liens possibles des auteurs de l’attentat de Dhahran avec l’Iran, une implication de l’étranger n’explique pas toutes les difficultés du royaume séoudien. L’Arabie a exécuté quatre militants sunnites pour un attentat à la voiture piégée à Ryad, qui a fait sept morts — dont cinq Américains — en novembre 1995.
Les observateurs occidentaux en Arabie ne croient pas à une coopération entre chiites et sunnites parmi les extrémistes. Avant d’exécuter les coupables en mai 1996, les autorités elles-mêmes avaient dit s’être assurées qu’ils n’avaient pas d’autres liens.
L’Arabie Séoudite, estiment les observateurs à Ryad, fait donc face à plusieurs cellules extrémistes sans contact entre elles et unies seulement dans leur rejet de la présence militaire américaine dans le royaume.
Mais les dirigeants séoudiens ne parlent pas.
Les Etats-Unis, qui demandent en vain de pouvoir interroger des suspects, se plaignent de leur manque de coopération. Mais l’Arabie Séoudite est très sourcilleuse quant à sa souveraineté et refuse jusqu’à confirmer l’arrestation de suspects.
Le FBI (Sûreté fédérale américaine) n’a pas à interroger des suspects en Arabie pas plus que les enquêteurs séoudiens ne pourraient en interroger aux Etats-Unis, fait valoir un haut responsable séoudien.
L’Arabie Séoudite a déclaré s’intéresser au cas du Séoudien Hani Abdel Rahim al-Sayegh, soupçonné d’avoir participé à l’attentat antiaméricain de Dhahran en 1996 et extradé mardi vers les Etats-Unis.«Hani al-Sayegh est un citoyen séoudien et c’est normal que nous nous intéressons à son cas. Nous suivons son affaire et le jugement auquel il fait face est d’un...