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Actualités - CHRONOLOGIE

Sami Khatib et Adnane Addoum ont été chargés des investigations Ecoutes téléphoniques : le parlement décide d'enquêter sur le terrain

C’est décidé: Pour tirer au clair l’affaire des écoutes téléphoniques, une enquête sur le terrain paraît indispensable. Les investigations ont été confiées à une commission ad hoc formée du député Sami Khatib, président de la commission parlementaire de la Défense et de l’Intérieur, et du procureur de la République, M. Adnane Addoum. Celle-ci doit tenir demain une première réunion en vue d’établir son plan d’action et l’enquête doit commencer en principe la semaine prochaine. La commission a tous les pouvoirs de recourir à des «experts, techniques, policiers ou financiers» pour les besoins des investigations qui concernent aussi bien le réseau téléphonique ordinaire que le réseau GSM et soumettra son rapport le 16 juillet prochain à la sous- commission parlementaire, formée la semaine dernière et présidée par le chef du Législatif, M. Nabih Berry.
La décision a été prise au terme de la réunion que celle-ci a tenue hier pour prendre connaissance d’une série de documents supposés apporter des réponses aux nombreuses questions que se posent les parlementaires. Mais la séance n’a apparemment rien donné puisque les documents portaient pour la plupart, selon des sources parlementaires, sur des ordres de missions ordinaires, adressés au parquet — dont certains par le chef du gouvernement, M. Rafic Hariri — pour la mise sur écoute des lignes de certaines personnes soupçonnées d’être impliquées dans des affaires louches. M. Berry et les membres de la sous-commission qu’il préside sont toujours persuadés que la surveillance téléphonique ne se limite pas aux seuls cas policiers et s’étend aux hommes politiques, selon des sources proches du chef du Législatif.
D’ailleurs, ils ont particulièrement insisté sur ce point, dans les questions qu’ils ont adressées aux responsables de la Sûreté générale, du service de Sécurité de l’Etat, des Forces de sécurité intérieure, des Services de renseignements de l’armée et des représentants des deux sociétés de téléphone cellulaire. Deux heures durant, les députés ont tenté d’en savoir davantage des délégués des services de sécurité au sujet de la surveillance téléphonique, mais sans succès. Ils ont en outre essayé de connaître les bases sur lesquelles le chef du gouvernement s’était fondé pour interdire l’inspection des centraux de téléphone cellulaire. Rappelons qu’au lendemain de la question adressée par le président Hoss, au gouvernement au sujet de la surveillance téléphonique, M. Hariri avait adressé au ministre de la Défense, M. Mohsen Dalloul, une note dans laquelle il lui demandait s’il détient des informations à ce sujet. Et c’est sur base de cette note, qu’une unité de l’armée avait entrepris d’inspecter les locaux avant d’être, quelques jours plus tard, priée par le chef du gouvernement de se retirer.
Selon les mêmes sources, les délégués des services de sécurité et de compagnies de téléphone cellulaire ont fourni les mêmes indications qu’ils avaient données la semaine dernière lors de la réunion de la commission parlementaire quadripartite (Défense et Intérieur, Administration et Justice, Postes et Télécommunications et droits de l’homme et règlement intérieur de la Chambre), notamment en ce qui concerne le nombre de lignes surveillées (moins de 100, selon les services de sécurité) et les raisons commandant l’écoute. Mais selon les mêmes sources, ils étaient moins catégoriques que la dernière fois après que la sous-commission leur eut présenté de son côté, une série de données en contradiction avec les leurs, notamment en ce qui concerne le coût de l’installation des systèmes d’écoute. De toute évidence, une petite enquête avait été menée au cours des derniers jours. Par qui? on l’ignore encore. On ignore aussi si M. Berry a fait état des informations qu’il dit détenir au sujet de la mise sur écoute des lignes du réseau cellulaire. Mais ce qui est certain, c’est que ce «léger» revirement d’attitude a achevé de convaincre la sous-commission de la nécessité d’aller sur le terrain.
Encore faut-il que l’enquête puisse aboutir. Les mêmes sources confirmaient hier le démantèlement du système d’écoute sur le réseau ordinaire mais n’étaient pas en mesure de se prononcer catégoriquement sur la surveillance des lignes GSM, en attendant les résultats des investigations. Peut-on, s’attendre à ce que cette enquête aboutisse? Il est évident qu’aucun service qui pratiquerait l’écoute de manière illicite sur le réseau cellulaire ou ordinaire n’attendra, les bras croisées, qu’on le prenne en flagrant délit d’écoute. Mais les députés espèrent peut-être pouvoir savoir si des installations d’écoute-spécial système GSM ont été introduites au Liban à travers l’aéroport. Ils veulent surtout savoir «si les lignes des hommes politiques sont surveillées, a indiqué M. Ghassan Mattar. Les propos tenus par le député permettent de comprendre que les deux réunions de la commission et de la sous-commission n’ont pas abouti à grand-chose. «Nous voulons savoir quelles parties surveillent les lignes téléphoniques», a-t-il dit dans sa conférence de presse. Pourtant, la Sûreté générale avait reconnu que certaines lignes étaient surveillées pour des raisons d’ordre sécuritaire sur autorisation du parquet et le procureur de la République, M. Adnane Addoum, l’avait lui-même confirmé mardi.
Interrogé sur le point de savoir si la décision d’aller sur le terrain est en contradiction avec l’ordre donné par M. Hariri pour empêcher une inspection des centraux téléphoniques des compagnies de cellulaires, M. Matar a répondu: «Le Parlement est souverain et ses décisions sont plus importantes que toutes autres». Il a en outre indiqué que les documents présentés sont des lettres échangées entre le chef du gouvernement et le ministère de la Défense et le chef du gouvernement et le ministère des P. et T.
C’est décidé: Pour tirer au clair l’affaire des écoutes téléphoniques, une enquête sur le terrain paraît indispensable. Les investigations ont été confiées à une commission ad hoc formée du député Sami Khatib, président de la commission parlementaire de la Défense et de l’Intérieur, et du procureur de la République, M. Adnane Addoum. Celle-ci doit tenir demain...