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Actualités - CONFERENCES DE PRESSE

Les importateurs de voitures en colères Les surtaxes nous inciteront à plier bagage, déclare Samir Homsi

Les importateurs de voitures ont estimé lundi que les mesures protectionnistes prises par le gouvernement «mettent l’économie du Liban en danger» et «nous inciteront sans doute à plier bagage».
Dans une conférence de presse tenue à Jal el-Dib, le vice-président de l’association des importateurs, M. Samir Homsi, a pris la parole au nom du comité émanant de l’association et chargé de suivre l’affaire de la majoration des taxes douanières imposées aux voitures. Etaient également présents à la conférence de presse, M. Ibrahim Saad, président de l’association, ainsi que les membres.
M. Homsi a déclaré: «L’association fait vivre 20.000 employés avec leurs familles et paye une grande part des impôts versés à l’Etat libanais. En outre, nous vendons des voitures garanties pour deux ans, avec des facilités de crédit s’étalant sur 48 mois. Nous avons des voitures à 6.000, 7.000 et 10.000 dollars. Nous exigeons un premier versement de 1.000 dollars, le reste étant étalé sur une période de quatre ans».
«A la suite des nouvelles taxes douanières imposées à ce secteur (50, 100 et 200%), celui-ci se trouve ébranlé pour ne pas dire sabordé. Nous sommes un pays à économie libre et la nouvelle décision du Conseil des ministres ne correspond pas à notre système. Le monde entier tend à adhérer au GATT (OMC) en vue de supprimer les barrières douanières. Or les nouvelles taxes imposées au Liban vont à contre-courant de cette politique. Aujourd’hui même, nous avons appris que l’Egypte a réduit ses taxes douanières sur les voitures, tandis que le Liban les augmente. Comment inciter les investisseurs à revenir au pays alors que la décision gouvernementale les décourage en fait, en raison des taxes extravagantes imposées aux voitures?», s’est demandé M. Homsi avant de poursuivre: «D’autre part, une telle mesure se répercutera négativement sur l’économie du Liban dans son ensemble et non seulement sur le secteur automobile. En effet, le détenteur de capitaux aura peur d’investir au Liban quand les taxes atteignent des chiffres de l’ordre de 50, 100 et 200%; sans compter les conséquences néfastes sur le secteur du tourisme. Ceux qui voudront acquérir des voitures de location seront ainsi obligés de payer des taxes exorbitantes alors que le tarif de location doublera».

Les protestations
devant Siniora

Répondant par la suite aux questions des journalistes, M. Homsi a indiqué que les membres du comité avaient été déjà reçus par le ministre d’Etat pour les Affaires financières, M. Fouad Siniora. «Nous avons protesté devant lui contre la mesure qui nous concerne et nous lui avons demandé un rendez-vous avec le premier ministre Rafic Hariri pour lui exprimer notre mécontentement. (...) Mais jusqu’à présent, nous n’avons obtenu aucun écho à notre désapprobation».
A un journaliste qui lui affirmait que les nouvelles taxes visaient notamment les voitures de luxe, M. Homsi a rétorqué: «C’est faux. Nous sommes d’abord un pays de services. D’autre part, lorsque nous importions des voitures de luxe avant les nouvelles mesures, les taxes à régler étaient de l’ordre de 15.000, 20.000 et 30.000 dollars sans compter les taxes d’enregistrement équivalant à 6 et 8% du prix de la voiture vendue. Tout cela constitue des rentrées très importantes pour l’Etat».
Concernant l’importation des voitures usagées, M. Homsi a ajouté: «Nous ne sommes pas contre l’importation de ce type d’automobiles, à condition que celles-ci ne constituent par un danger public et qu’elles ne polluent pas l’atmosphère. En revanche, nous sommes contre les véhicules interdits de circulation dans le pays d’origine. Mais une décision pareille doit être prise par des hommes d’Etat qui ont assez de courage pour interdire l’importation des voitures nuisant à l’environnement. Les agences continuent à vendre les voitures qu’elles possèdent mais en se basant sur les nouveaux tarifs».
En réponse à une question, M. Homsi a dit: «Lorsque toutes les portes se fermeront devant nous, nous devrons plier bagage et nous irons dans d’autres pays qui jouissent d’un commerce libre car celui-ci n’existe plus au Liban».
Et de conclure en affirmant que les taxes de 50, 100 et 200% «tuent le secteur des voitures importées. (...) Il ne s’agit pas seulement du commerce des voitures mais de toute une économie qui est aujourd’hui en danger».

700 voitures
dédouanées?

Par ailleurs, sur le plan judiciaire, le procureur général près la Cour de cassation, M. Adnan Addoum, a saisi hier le Parquet financier d’une affaire rapportée par la presse et concernant le paiement de la taxe douanière d’environ 700 véhicules, deux jours avant le relèvement de ces taxes par le gouvernement, ce qui pourrait constituer un délit d’initié.
Les importateurs de voitures ont estimé lundi que les mesures protectionnistes prises par le gouvernement «mettent l’économie du Liban en danger» et «nous inciteront sans doute à plier bagage».Dans une conférence de presse tenue à Jal el-Dib, le vice-président de l’association des importateurs, M. Samir Homsi, a pris la parole au nom du comité émanant de l’association...