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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Lévy critique et les palestiniens jugent insensé le plan Netanyahu

Le plan Netanyahu pour une relance du dialogue de paix avec les Palestiniens semble avoir fait long feu, car «il n’offre aucune base sérieuse à des pourparlers», ainsi que l’affirment des analystes proches de M. Yasser Arafat et des commentateurs à Jérusalem. Plus grave pour le premier ministre israélien: le chef de la diplomatie David Lévy a critiqué ce projet pour les territoires palestiniens.
«De nombreux ministres ne savent même pas de quoi il est question; ils n’ont pas été consultés sur ces propositions ni sur une éventuelle carte», a affirmé M. Lévy à la télévision publique.
«Tant que le gouvernement ne se sera pas prononcé après des discussions très sérieuses, il ne s’agira que de propositions en l’air», a ajouté le chef de la diplomatie.
Selon M. Lévy, la publication de ces propositions ne peut que «porter atteinte aux positions israéliennes en provoquant des marchandages prématurés du côté palestinien».
Un an après son arrivée au pouvoir, M. Netanyahu a détaillé pour la première fois, mercredi en Conseil des ministres, son projet pour le statut final des territoires palestiniens et sur les territoires qu’Israël entend garder sous son contrôle.
Ce plan, selon les comptes-rendus de la presse israélienne, prévoit la perpétuation de la mainmise d’Israël sur 50 à 60% de la Cisjordanie, à savoir toute la vallée du Jourdain, les régions autour de Jérusalem et Bethléem et d’autres régions situées le long de la frontière israélienne.
Le projet prévoit aussi de conserver sous contrôle israélien les principales routes de la Cisjordanie et les ressources en eau. La plupart des colonies juives resteraient en place.
Ce plan n’offre aucune base sérieuse à des pourparlers de paix, ont estimé des analystes palestiniens et israéliens.
Selon des spécialistes israéliens, le plan n’est pas susceptible d’apaiser la profonde méfiance des Palestiniens, qui ont suspendu les négociations de paix à la mi-mars en raison de la relance de la colonisation israélienne.
«En soi il n’est pas mauvais que M. Netanyahu couche sur le papier ses intentions», a affirmé M. Yaïr Hirschfeld, qui fut l’un des négociateurs israéliens des accords d’Oslo conclus avec l’OLP.

Consécration
de l’apartheid

«Le problème, c’est qu’il faudrait un climat de confiance, qui n’existe pas. Sans cela, tout est voué à l’échec», a-t-il dit. «Le contenu lui-même (du plan) n’encourage pas non plus les Palestiniens», a-t-il reconnu.
Selon des analystes palestiniens, M. Netanyahu prévoit de lâcher encore moins que ne le prévoyaient des plans qui avaient été publiés avant même le début du processus de paix en 1991.
«Netanyahu sait que (son plan) est insensé et il sait que cela ne peut pas constituer la base d’une négociation», a affirmé M. Khalil Shikaki, directeur du Centre de recherches et d’études sur la Palestine à Naplouse.
«Il ne vise qu’à limiter les attentes palestiniennes et à rassurer l’aile droite de sa coalition en lui faisant comprendre qu’il n’y aura pas de négociations», a déclaré M. Shikaki.
«Israël proposait ce genre de monstruosités avant (le processus de paix) au moment où les Palestiniens réclamaient toute la Palestine historique. Cela ne reflète aucunement les changements intervenus depuis lors», a-t-il dit.
Mahdi Abdel Hadi, de la Société académique palestinienne pour l’étude des affaires internationales, a estimé que la proposition mettait fin au cœur même du processus de paix: la reconnaissance mutuelle des besoins et de l’existence de l’autre partie.
«Les Palestiniens reconnaissent Israël et Israël reconnaît les Palestiniens, ce qui implique la reconnaissance de leur droit à l’autodétermination et de leur besoin d’un Etat», a-t-il affirmé.
«Netanyahu l’a refusé. C’est même moins que dans des plans antérieurs. Il divise la Palestine en cantons, empêche toute intégrité nationale et consacre l’apartheid israélien en Cisjordanie», a-t-il dit.
«Nous revenons à une période noire de haine et de méfiance et cela nous conduira, probablement, à un bain de sang», a averti M. Abdel Hadi.
Pour l’instant, les Palestiniens contrôlent, en vertu des accords d’autonomie, 60% de la bande de Gaza, 3% de la Cisjordanie (huit villes) et rien de Jérusalem-Est.
Les négociations sur un statut final des territoires — qui doit en principe s’appliquer à l’issue de la période d’autonomie dans deux ans — ont été formellement lancées par Israël et l’OLP en mai 1996, juste avant l’arrivée de M. Netanyahu au pouvoir. Mais elles n’ont pas repris depuis.
Le plan Netanyahu pour une relance du dialogue de paix avec les Palestiniens semble avoir fait long feu, car «il n’offre aucune base sérieuse à des pourparlers», ainsi que l’affirment des analystes proches de M. Yasser Arafat et des commentateurs à Jérusalem. Plus grave pour le premier ministre israélien: le chef de la diplomatie David Lévy a critiqué ce projet pour les...