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Actualités - CHRONOLOGIE

Etre cablinasian comme tiger woods

WASHINGTON, 20 Mai (AFP). – Tiger Woods, le nouveau prodige du golf américain, a fait sensation aux Etats-Unis lorsqu’il a déclaré ne plus vouloir être considéré comme Noir mais comme «Cablinasian»: comme lui, de plus en plus d’Américains souhaitent faire voler en éclats les distinctions raciales en vigueur dans ce pays.

Le sujet a brusquement pris de l’ampleur aux Etats-Unis, et devrait faire l’objet d’auditions au Congrès cette semaine. Le gouvernement fédéral devrait décider d’ici à la fin de l’année s’il retiendra la mention «multiracial» pour le prochain recensement aux Etats-Unis, prévu pour l’an 2000.
En lançant le néologisme quelque peu aride de «Cablinasian», Tiger Woods voulait en fait revendiquer avec force son héritage blanc (caucasian), noir (black), indien (native american) et asiatique (asian).
Tiger woods, vainqueur des Masters de golf à l’âge de 21 ans, a une mère thaïlandaise et un père noir, ayant lui-même du sang indien et blanc dans les veines.

A l’étroit

Et ils sont de plus en plus nombreux en Amérique à se sentir à l’étroit dans les traditionnelles distinctions raciales, utilisées en particulier par l’administration, et à réclamer qu’on les reconnaisse officiellement comme des Américains ni blancs, ni noirs, ni asiatiques, indiens ou encore hispaniques, mais tout simplement comme des Américains multiraciaux.
Pour «Project Race» (Reclassify All Children Equally), une association basée en Georgie, dont la responsable Susan Graham témoignera devant le Congrès, la possibilité actuelle pour les Américains de choisir la mention «autres» s’ils ne se reconnaissent pas dans les classifications administratives concernant les groupes raciaux, ne suffit pas.
«Autre signifie différent, une distinction que personne ne devrait avoir», estime l’association. «Etre forcé de choisir seulement une race nous oblige à renier un de nos parents. Cela nous oblige également à faire quelque chose d’illégal, puisque nous nous définissons comme ce que nous ne sommes pas», a-t-elle décrété.
Il s’agit là de considérations importantes dans un pays où beaucoup, pour ne pas dire tous, aiment à se définir et s’identifier à un groupe, racial, sexuel, etc.
Il est vrai que les distinctions raciales de l’administration peuvent conduire à des situations absurdes, notamment chez les couples mixtes qui deviennent de plus en plus nombreux.
Un enfant, né par exemple d’un père noir et d’une mère blanche, pourra être ainsi considéré comme Blanc dans certains services administratifs et Noir à l’école.
«Je suis trop sombre à un moment et trop clair à un autre», confie avec quelque peu d’amertume Elliott Lewis, un journaliste de Georgie issue de parents noir et blanc.

Couples mixtes

Le service fédéral chargé des statistiques, le Census Bureau, a indiqué jeudi dernier que les couples mixtes étaient passés de 651.000 en 1980 à 1,4 million en 1995, soit une augmentation de 114%.
Ces chiffres restent cependant modestes en comparaison avec les couples du même groupe racial, qui étaient 48,2 millions en 1980 et 51,7 millions en 1995, soit une augmentation beaucoup plus tempérée de 7 pc.
Le nombre de personnes âgées de moins de 18 ans issues de couples mixtes a d’autre part quadruplé entre 1970 et 1990, pour s’établir aujourd’hui à deux millions, selon le Census Bureau.
Le Census Bureau a assuré que l’ajout d’une mention «multiraciale» dans le recensement de l’an 2000 ne bouleverserait pas les données chiffrées concernant les autres communautés raciales aux Etats-Unis. Cela pourrait cependant entraîner une révision à la baisse du nombre des Asiatiques et des Indiens.
Et c’est bien là que se situe le problème.
Les initiatives en faveur de la reconnaissance du facteur multiracial aux Etats-Unis suscitent de très vives résistances de la part des différentes minorités américaines qui craignent de voir chambouler leur importance numérique au sein de la société.
Un tel changement entraînerait en effet la remise en question de différentes aides fédérales aux minorités qui sont établies en fonction du nombre de leurs représentants respectifs.

WASHINGTON, 20 Mai (AFP). – Tiger Woods, le nouveau prodige du golf américain, a fait sensation aux Etats-Unis lorsqu’il a déclaré ne plus vouloir être considéré comme Noir mais comme «Cablinasian»: comme lui, de plus en plus d’Américains souhaitent faire voler en éclats les distinctions raciales en vigueur dans ce pays.Le sujet a brusquement pris de l’ampleur aux Etats-Unis, et...