Rechercher
Rechercher

Actualités - DISCOURS

Sfeir : le Liban est à nous autant qu'aux autres "Nous y sommes depuis l'aube de la chrétienté et nous y demeurons, ajoute le patriarche maronite

La visite de Jean-Paul II au Liban continue à susciter nombre de réactions positives dans tous les milieux. On peut dire ainsi à l’instar du député Nouhad Soueïd qu’il y a désormais le Liban «d’avant et d’après la venue du pape».
Dans ses propos tenus devant ses visiteurs ou dans ses homélies, le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, n’a cessé depuis dimanche passé de se faire l’écho de l’enthousiasme qu’a fait naître le séjour pontifical dans l’esprit des Libanais.
«Vous avez montré que les chrétiens sont déterminés à rester au Liban». C’est ce que le patriarche a déclaré hier à Bkerké devant une délégation d’élèves de l’école des Sœurs de la Charité. «Le Liban est à nous autant qu’aux autres, mais nous y sommes depuis l’aube de la chrétienté et nous y demeurerons», a ajouté le cardinal Sfeir avant de poursuivre: «C’est à vous de bâtir l’avenir sur les bases solides de la foi, de la sincérité, de la droiture, de la dignité humaine et du respect mutuel entre les citoyens. (...) Il ne s’agit pas de se regarder dans le blanc des yeux mais de regarder ensemble dans la même direction, comme l’a dit un grand écrivain (St-Exupéry)», a-t-il déclaré.
Le patriarche a notamment reçu par la suite M. Wadih el-Khazen, l’ancien député Auguste Bakhos ainsi qu’une délégation de l’est de Saïda et de Jezzine. Celle-ci a fait part au prélat de son inquiétude à la suite d’un retrait partiel de l’armée libanaise de la région. Tout en promettant d’en référer aux autorités concernées, Mgr Sfeir a déclaré: «Mais vous savez tous que la situation est mauvaise dans cette région. D’aucuns nous font part aussi de la difficulté de passer d’une zone à l’autre dans les deux sens. Les responsables nous ont affirmé que ces mesures étaient nécessaires au maintien de la sécurité», a-t-il ajouté.

L’exhortation: une
règle de vie

La veille, samedi, le patriarche maronite avait affirmé que l’exhortation apostolique est «une Constitution susceptible de régir notre vie, et est valable pour les Libanais de toutes les confessions». Il a en outre indiqué que la visite du pape doit «inciter les chrétiens à se défaire de toutes les causes de repli sur soi. Ils doivent œuvrer avec tous les autres citoyens pour le bien du Liban».
Mgr Sfeir a tenu ces propos lors d’une messe célébrée dans la basilique de Harissa à l’occasion du 77e anniversaire de Jean-Paul II, et de la Pentecôte. Y étaient notamment présents, les députés Pierre Daccache, Habib Hakim et Camille Ziadé.
Par ailleurs, le cardinal Sfeir s’est entretenu vendredi avec le député Nassib Lahoud qui a déclaré à sa sortie de Bkerké: «Les laïcs doivent s’impliquer beaucoup plus dans la vie de l’Eglise. De son côté, celle-ci doit mieux assumer ses responsabilités sociales en prenant soin des Libanais marginalisés, et des pauvres en particulier», a-t-il dit avant d’ajouter: «Le pape a demandé à l’Etat de traiter équitablement tous les Libanais».
A l’issue d’une entrevue avec le patriarche, le député Habib Hakim a proposé, pour sa part, de bâtir une église là où le pape avait célébré la messe dimanche passé. Il a souhaité que la société Solidere examine sérieusement cette suggestion.
Egalement reçu par Mgr Sfeir, le ministre de la Culture et de l’Enseignement supérieur, M. Fawzi Hobeiche, a déclaré qu’un décret pourrait être promulgué cette semaine concernant la nomination de nouveaux doyens pour les facultés de l’Université libanaise.
Après s’être entretenue avec le patriarche, le député Nayla Moawad a commenté l’exhortation apostolique, affirmant à ce sujet que ce document propose «la consolidation de la démocratie, des droits, de la liberté et du respect de l’homme. Nous devons songer à la façon de concrétiser ces valeurs», a-t-elle dit avant de souligner la nécessité d’un dialogue entre l’Etat et toutes les fractions du peuple. Mme Moawad a en outre souligné l’importance du dialogue de Jean-Paul II avec les jeunes. «Ni l’Etat, ni les responsables officiels n’ont encore entrepris une telle démarche», a-t-elle relevé.
Abondant dans le même sens, le député Nouhad Soueïd a insisté sur un tel dialogue en vue «de combler le fossé entre l’Etat et les jeunes». Elle s’est engagée, quant à elle, à être leur porte-parole au sein de l’Assemblée nationale.
Enfin, le patriarche Sfeir a reçu le député Samir Azar qui a remercié le prélat pour l’attention qu’il porte à la situation à Jezzine.
La visite de Jean-Paul II au Liban continue à susciter nombre de réactions positives dans tous les milieux. On peut dire ainsi à l’instar du député Nouhad Soueïd qu’il y a désormais le Liban «d’avant et d’après la venue du pape».Dans ses propos tenus devant ses visiteurs ou dans ses homélies, le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, n’a cessé depuis...