Le chargé d’affaires israélien pour sa part, estimant inutile voire dangereuse pour le processus de paix la tenue d’une telle session, a demandé à l’Autorité palestinienne de «prendre les mesures nécessaires pour lutter contre le terrorisme».
«Il faut des mesures collectives (...) garantissant au moins l’interdiction de l’assistance à ceux qui violent les lois internationales, les empêchant de recevoir des financements et des récompenses», a déclaré le délégué palestinien Nasser Kidwa.
«Ceci doit conduire à la fin immédiate de la construction de Djebel Abou Ghneim (Har Homa pour les Israéliens) et de toutes les activités de colonisation», a ajouté M Kidwa, soulignant que Jérusalem était «au cœur de la question palestinienne (...), la clé de la paix et de la guerre dans la région».
Mohamed Haboulhassan, délégué koweitien, dont le pays préside ce mois-ci le groupe arabe à l’ONU, a soutenu cette demande de sanctions économiques.
«Cette session était-elle nécessaire?» a demandé rhétoriquement le chargé d’affaires israélien, David Peleg, notant que la question de la colonie juive avait déjà été abordée lors de deux réunions du Conseil de Sécurité et une de l’Assemblée générale.
«Non seulement une session spéciale d’urgence ne va pas faire avancer la compréhension mutuelle, mais elle peut devenir une source de problèmes futurs», a-t-il déclaré, estimant que «la question de Jérusalem sera discutée dans le cadre des négociations permanentes entre Israël et les Palestiniens».
«Malheureusement, comme nous ne l’avons vu que trop souvent, les mots peuvent entraîner des actes», a-t-il ajouté, rappelant la fameuse résolution de l’ONU assimilant le sionisme au racisme.
Un projet de résolution appelant au boycott d’Israël, sur lequel l’Assemblée doit voter vendredi soir, a été préparé par les Palestiniens et le groupe arabe de l’ONU, et il est soutenu par les non-alignés.
Il doit être soumis vendredi à l’Assemblée, mais ce texte était encore en négociation jeudi et son ton devrait être sensiblement moins agressif à l’égard d’Israël, selon des sources diplomatiques occidentales.
En outre, l’Assemblée, qui était réunie pour la dixième fois en session d’urgence sur la base de la résolution 377 depuis la fondation de l’ONU il y a cinquante ans, ne peut adopter que des résolutions non contraignantes.
M. Peleg a réclamé de l’Autorité palestinienne «100% d’efforts» pour lutter contre le terrorisme. «La lutte des Palestiniens contre le terrorisme doit être totale, globale et sans compromis», a-t-il dit.
Tout en condamnant le terrorisme, M. Kidwa a déclaré que les Palestiniens et les Arabes avaient «le droit d’être en colère».
«Le monde entier a le droit d’être en colère» face aux actions des Israéliens, a estimé le délégué palestinien.
La résolution 377 prévoit la réunion de l’Assemblée au cas où le Conseil de Sécurité, en raison de vétos successifs, se trouve dans l’incapacité de trancher.
Les Etats-Unis, dont l’ambassadeur devrait s’adresser vendredi à l’Assemblée, ont opposé par deux fois leur veto à l’adoption d’une résolution demandant l’arrêt de la construction d’une nouvelle implantation juive dans la vieille ville arabe.
Le refus du gouvernement israélien d’arrêter la construction, lancée le 18 mars, de l’implantation sur la colline de Har Homa a déclenché plus d’un mois de violence dans les territoires autonomes et entraîné l’arrêt du processus de paix.
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