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Actualités - CHRONOLOGIE

Le Sida dans une poubelle

PARIS, 18 Mars (Reuter). — Un éboueur qui affirme avoir contracté le virus du Sida en ramassant un sac de déchets médicaux a demandé à un tribunal parisien de condamner le praticien à lui payer trois millions de francs de dommages et intérêts.
Son employeur, la ville de Paris, a également demandé au tribunal de condamner le médecin à lui payer 20.000 francs. La première Chambre civile du tribunal de grande instance de Paris a mis son jugement en délibéré au 5 mai. Cette décision sera une première juridique, selon les avocats des deux parties.
A la demande du médecin concerné, Roland Sananes, le découvreur du virus du Sida, le professeur Luc Montagnier, a rendu un avis où il estime peu probable que la contamination ait été causée par l’incident.
Franck Salvatore, 34 ans, s’était blessé à la main le 25 mai 1991 en manipulant un sac plastique rempli d’ordures sur le site d’un marché parisien qu’il était occupé à déblayer.
Ce sac contenait des déchets médicaux, dont des seringues et des prélèvements sanguins, provenant du cabinet du médecin, spécialisé dans l’acupuncture. La concierge de l’immeuble avait pour habitude de déposer ces déchets sur la place du marché pour hâter leur évacuation.
Le Centre de transfusion sanguine où Franck Salvatore était inscrit de longue date comme donneur avait ensuite dépisté le virus dans un don fait le 9 septembre et l’en avait informé.
Son avocate, Nicole Denoits-Blanc, a estimé devant le tribunal que cette contamination pouvait être imputée avec certitude à l’incident, car un don de sang effectué la veille n’avait en effet pas révélé d’anomalie.
Le virus peut survivre dans un sac poubelle, a-t-elle estimé. Pour les deux experts médicaux consultés par le tribunal en 1993, la contamination peut être imputée à l’accident sauf «coïncidence inexplicable».
Selon l’avocat, le médecin a commis une «faute personnelle exceptionnelle en manquant de prudence, de bon sens et en violant les règles sur les déchets médicaux».
Selon Me Dominique Cresseaux, l’avocat du praticien, «bien des aspects de ce dossier restent vagues, flous ou inconnus»: l’aiguille éventuellement contaminante n’a pas été retrouvée, il n’est pas établi qu’elle vienne de chez le médecin, a-t-il souligné.
Il s’est surtout appuyé sur l’avis du professeur Montagnier qui estime qu’une contamination dans de telles circonstances n’est possible qu’avec une aiguille creuse de gros calibre, une plaie profonde, et la présence d’une quantité de sang relativement importante.
PARIS, 18 Mars (Reuter). — Un éboueur qui affirme avoir contracté le virus du Sida en ramassant un sac de déchets médicaux a demandé à un tribunal parisien de condamner le praticien à lui payer trois millions de francs de dommages et intérêts.Son employeur, la ville de Paris, a également demandé au tribunal de condamner le médecin à lui payer 20.000 francs. La première Chambre...