«Le Patriot a fait ses preuves dans l’opération Tempête du désert», nom de code de la guerre de libération du Koweït, en 1991, affirme Vernon Conner, un responsable de la firme Raytheon, une des 747 entreprises représentées au salon international de l’armement d’Abou Dhabi, IDEX 97 qui se tient du 16 au 20 mars.
«Avec quels résultats?», rétorque Vladimir Efremov, ingénieur à la société d’Etat russe d’export-import d’armes, Rosvoorouzhenie, rappelant que la performance du Patriot était jugée différemment par Washington et Israël, l’Etat hébreu faisant état d’un grand taux d’échec dans l’interception des missiles SCUD irakiens.
«Le gouvernement américain a dépensé 1,5 md USD depuis 1991 pour améliorer considérablement le Patriot. Il est de loin meilleur que son rival qui n’a pas passé le baptême du feu», affirme M. Conner.
Mais Rosvoorouzhenie soutient que les S-300 V, dont la vente à Chypre a provoqué une vive tension entre ce pays et la Turquie, n’a rien à envier à son rival américain, et que de plus il est meilleur marché.
«Le S-300 V a été fait pour contrer les missiles et les avions, alors que le Patriot a été développé comme arme contre les avions et ensuite contre les missiles, et son développement continue», selon M. Efremov.
«De plus, le Patriot est beaucoup plus cher», ajoute-t-il, sans vouloir donner de précisions sur le coût du S-300 V ou une estimation du coût de son rival américain. «C’est un secret», dit M. Conner.
Un porte-parole de la revue de défense britannique Jane’s, Paul Beaver, a estimé le montant contrat en cours d’examen par les Emirats à entre 800 millions et un milliard de dollars.
Il a cependant affirmé qu’il n’y avait pas une grande différence de prix entre les deux systèmes: «Les Russes disent toujours que leurs produits sont beaucoup moins chers, mais je n’en suis pas sûr».
D’après lui, les Emirats feront leur choix «d’abord en fonction du prix, ensuite du service après-vente, et enfin pour des considérations politiques, c’est-à-dire en faveur du pays qu’ils préfèrent».
De source industrielle occidentale, on indique que Raytheon a déjà envoyé les données requises pour que les Emirats puissent décider, alors qu’une source russe a précisé que Rosvoorouzhenie avait fait une offre au gouvernement émirati «mais que les discussions en sont à une étape préliminaire».
D’après le Jane’s, la Russie chercherait, à travers son offre de missiles, à apurer une dette de 500 millions de dollars envers les Emirats.
Le contrat des missiles est l’un des plus importants que les Emirats s’apprêtent à passer. Ce pays a indiqué vouloir acheter des armes pour dix milliards de dollars d’ici cinq ans.
Intérêt pour les
sous-marins russes
Par ailleurs, les Emirats arabes unis sont intéressés par l’acquisition de sous-marins à propulsion diesel russes, a indiqué lundi à Abou Dhabi la compagnie d’Etat russe de construction navale, Rubin.
«Les Emirats ont montré un intérêt pour nos sous-marins», a déclaré M. Juri Kormiltsin, responsable de Rubin, lors du salon international de l’armement d’Abou Dhabi, IDEX, où la Russie dispose d’un pavillon important.
Il a précisé que l’intérêt montré par les Emirats concernait la version 636 de la classe Kilo, et aussi des sous-marins à propulsion diesel de la nouvelle génération, Amur, qui seront mis en service en Russie en 2001.
L’Iran a pris livraison en janvier du troisième exemplaire du sous-marin de la classe Kilo version 877, moins développée que la 636, commandé à la Russie. L’acquisition par l’Iran de sous-marins a suscité l’inquiétude des monarchies du Golfe qui n’en disposent pas.
M. Kormiltsin a indiqué que la Russie «n’a pas d’objection» à livrer à l’Iran la version 636 du Kilo et ensuite l’Amur, affirmant que ces bâtiments étaient «défensifs» et «ne menacent pas les pays voisins».
Il a nié que la marine iranienne se soit plainte de sous-marins russes. «La première chose que les Iraniens nous disent lorsque nous les rencontrons, et avant même de nous saluer, est: vos sous-marins sont les meilleurs au monde», a affirmé M. Kormiltsin.
D’après la revue de défense britannique Jane’s, les sous-marins iraniens doivent être utilisés dans les eaux profondes du Golfe d’Oman où il y a moins de chance qu’ils soient repérés.
Le plus grand danger posé par ces sous-marins est leur capabilité de miner les eaux du Golfe.
L’Iran et les Emirats se disputent la souveraineté de trois îles du Golfe, les Grande et Petite Tomb et Abou Moussa.
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