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Actualités - DISCOURS

Au cours d'une cérémonie pour le jubilé d'or de l'Ordre des médecins de Beyrouth Hraou condamne le massacre des collégiennes israéliennes (photo)

Le président de la République M. Elias Hraoui a condamné hier le massacre jeudi de sept collégiennes israéliennes par un soldat jordanien, tout en reprochant, sans le nommer, au roi Hussein de Jordanie de n’avoir pas stigmatisé, selon lui, le bombardement israélien de Cana, au Liban-Sud, qui a fait 105 morts le 18 avril 1996.
S’exprimant lors d’une cérémonie organisée à l’hôtel Coral Beach pour le jubilé d’or de l’ordre des médecins de Beyrouth, placé sous son patronage, M. Hraoui a également condamné la violence islamiste en Haute-Egypte, en attribuant implicitement aux intégristes musulmans la responsabilité de la fusillade de jeudi, au cours de laquelle 13 personnes, des coptes et des musulmans, ont trouvé la mort, dans des circonstances non encore élucidées.
«Je condamne ce qui est arrivé aux écolières (israéliennes) car je suis pour la paix non seulement au Proche-Orient mais aussi dans le monde entier», a déclaré M. Hraoui. Cependant, s’est-il interrogé, «le monde avait-il condamné de la même manière la tuerie de Cana»? «Ceux qui, en Jordanie, ont interrompu leur tournée européenne pour venir pleurer, étaient-ils à nos côtés à la suite de ce massacre?» a-t-il ajouté.
Le souverain hachémite a interrompu une visite en Espagne pour rentrer dans son pays après l’annonce de l’attentat perpétré par un soldat jordanien qui a ouvert le feu à l’arme automatique sur un groupe de collégiennes à Bakoura, près de la frontière entre Israël et la Jordanie.
«Je veux parler aussi de ce que j’ai entendu à propos de la Haute-Egypte», a poursuivi M. Hraoui: «Il s’agit de la deuxième agression contre une communauté de gens dont le chef (le pape copte Chenouda III) s’était pourtant opposé aux accords de paix entre l’Egypte et Israël». «Jusqu’où ira cet intégrisme?», a-t-il lancé.
Soulignant par ailleurs la coïncidence du jubilé d’or de l’Ordre des médecins avec la Journée de solidarité avec le Liban-Sud et la Békaa-Ouest, qui commémorait hier la première invasion israélienne du Liban, le 14 mars 1978, le chef de l’Etat s’est demandé comment Israël pouvait-il «parler de paix alors qu’il ne cesse d’agresser» les habitants du Sud et de «faire planer le spectre de la mort et des tragédies au-dessus de leurs têtes».
Il a en outre félicité les médecins libanais et exprimé sa «gratitude» envers l’AUB et l’USJ qui ont «contribué pendant plus de 125 ans à la promotion d’une élite médicale libanaise pour le Liban et pour l’Orient». Il s’est également dit «confiant» dans l’avenir de la faculté médicale de l’Université libanaise, créée dans les années quatre-vingt.
Il a enfin annoncé qu’il attribuait à l’ordre des médecins la médaille d’or du Mérite libanais.
La cérémonie s’est déroulée en présence du ministre de la Santé, Sleimane Frangié, des ministres Jean Obeid, Béchara Merhej, Farouk Barbir, Chahé Barsoumian, Chawki Fakhoury, Bassem el-Sabeh et Elias Hanna, des députés Nabil Boustany, Ismaïl Succariyé, Mohammad Ali el-Meiss, Jean Ghanem, Pierre Daccache, Jamil Chammas, Marwan Hamadé, Sebouh Hovnanian, Sleimane Kanaan et Michel Pharaon, ainsi que du président de l’Ordre des médecins, Fayek Younès, et de diverses autres personnalités.
Des représentants de la Fédération des médecins arabes et de l’Ordre des médecins de France ont pris part également à la cérémonie.

L’intervention de Frangié

Prenant la parole à son tour, le ministre de la Santé a souligné que le Liban, qui était dans le passé «un laboratoire vivant pour l’interaction scientifique entre l’Occident et l’Orient», ne peut aujourd’hui se suffire de ressusciter ce passé. «Nous devons impérativement édifier une nation forte de science, d’humanisme de culture et qui ait un rôle particulier sur les plans médical et hospitalier», a estimé M. Frangié, se félicitant de la présence des représentants arabes et français à cet événement.
«Une coopération dans le domaine médical avec les pays frères et amis est la pierre sur laquelle pourra être édifiée une politique solide en matière de santé», a-t-il ajouté, en réaffirmant les principes éthiques sur lesquels devrait se fonder, selon lui, une telle politique: «La médecine est une profession morale, que la matière ne saurait dominer, un message humanitaire qui ne doit pas être pollué par la consommation», a-t-il dit, soulignant que le progrès scientifique devrait «rester au service de ce message et ne pas s’écarter de sa finalité humaine».
M. Frangié s’est, à cet égard, prononcé contre les législations «souples» qui permettraient, «à l’instar de ce qui se passe dans certaines sociétés occidentales» de procéder à «des recherches et des expériences contraires à l’éthique scientifique».
D’autres intervenants, dont le président de l’Ordre des médecins, ont prononcé des allocutions de circonstance.
Le président de la République M. Elias Hraoui a condamné hier le massacre jeudi de sept collégiennes israéliennes par un soldat jordanien, tout en reprochant, sans le nommer, au roi Hussein de Jordanie de n’avoir pas stigmatisé, selon lui, le bombardement israélien de Cana, au Liban-Sud, qui a fait 105 morts le 18 avril 1996.S’exprimant lors d’une cérémonie organisée à...