Devant l'indifférence manifestée à l'égard des municipales Wakim appelle les électeurs à se mobiliser pour faire face au pouvoir corrompu

Les observateurs constatent le peu d’intérêt que manifestent jusqu’à présent les électeurs à l’égard des élections municipales. En effet, peu de gens vont retirer la carte électorale qui leur permettra d’y participer. Le président p.i. de la municipalité de Zahlé, M. Samir Hraoui, a relevé hier ce phénomène, demandant de ce fait au ministère de l’Intérieur de prolonger le délai fixé pour l’obtention de la carte électorale.
C’est aussi dans ce cadre que s’inscrit l’appel lancé hier par le député Najah Wakim au «citoyen libanais». Lors d’une conférence de presse, M. Wakim a demandé aux électeurs — à ceux de Beyrouth en particulier — de se procurer la carte électorale «pour remplir leur devoir (...) et faire face au pouvoir corrompu».
«Pourquoi le dernier délai pour l’obtention des cartes a-t-il été fixé au 31 mars?», s’est demandé le député de Beyrouth. «Celles-ci peuvent en effet être comparées aux extraits d’état civil utilisés lors des législatives. Or, rien n’empêchait alors l’électeur de se procurer un extrait le jour même du scrutin. (...) Je joins donc ma voix à ceux qui réclament une prolongation du délai».
D’autre part, mettant en doute «l’intégrité» du pouvoir, M. Wakim a déclaré à ce sujet: «Qui a falsifié les législatives ne peut en l’espace de quelques mois devenir honnête».
Par ailleurs, à l’issue d’une réunion tenue mardi soir sous l’égide de son vice-président, M. Dored Yaghi, le PSP a publié un communiqué dans lequel il a estimé que les élections municipales sont une occasion de «s’unir dans l’intérêt général». Selon le communiqué, il convient de «renouveler la représentation locale. Pour cette raison, le parti s’engage à rester neutre et à ne pas s’impliquer dans une bataille (électorale) qui risque de diviser les gens».
Enfin, l’opposition présidée par M. Elie Karamé au sein du parti Kataëb a insisté sur la nécessité d’organiser les municipales à la date prévue, c’est-à-dire les 1er et 8 juin prochains. Elle a en outre appelé les Libanais à y participer «dans un esprit démocratique, loin des intérêts égoïstes et mesquins».