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Actualités - CHRONOLOGIE

Colonisation : Arafat compte d'abord sur la pression internationale

JERUSALEM, 28 Février (AFP). — Le président palestinien Yasser Arafat s’efforçait vendredi de jouer la pression internationale plutôt que la mobilisation de sa population sur le terrain pour lutter contre le projet d’implantation israélienne à Jérusalem-Est. L’Autorité palestinienne a lancé une vaste offensive diplomatique pour tenter de contrer la mise en chantier du nouveau quartier de colonisation juif de Har Homa, qui est entré dans sa phase exécutoire.
M. Arafat doit se rendre samedi en Egypte et dimanche aux Etats-Unis, dont il a noté avec satisfaction la réprobation formelle du projet israélien.
Il a demandé au Conseil de Sécurité de l’ONU et à la Ligue arabe d’intervenir contre le projet de Har Homa, qui pourrait permettre à Israël d’augmenter de 15% le nombre de ses résidents à Jérusalem-Est annexée, par un ajout de 6.500 logements.
Mais sur le plan intérieur, l’Autorité palestinienne a fait preuve d’une grande prudence jusqu’à présent et s’est cantonnée à des protestations véhémentes mais attendues par les Israéliens.
Vendredi, seuls 200 à 300 Palestiniens ont participé à la grande prière du vendredi sur la colline de Jebel Abou Ghneim, où doit être construite la colonie, et ils n’étaient guère plus la veille à manifester au même endroit.
Pourtant, la décision israélienne a provoqué un vif mécontentement de la population palestinienne. Mais ses responsables n’ont appelé ni à des manifestions, ni à des grèves et encore moins à des heurts violents avec Israël, alors qu’ils n’avaient pas hésité à le faire dans le passé.
«Apparemment, l’Autorité ne souhaite pas une confrontation avec Israël, à la veille du départ du président Arafat aux Etats-Unis et avant un retrait israélien en Cisjordanie», estime le politologue palestinien Ghassan Khatib.
Il souligne que la situation actuelle se prête moins à une explosion de colère qu’en septembre dernier, lorsque l’ouverture par Israël d’un tunnel archéologique, près de l’Esplanade des Mosquées de Jérusalem, avait embrasé les territoires occupés, faisant 87 morts.
«Le contexte est différent. A l’époque, le processus de paix était bloqué et la situation économique pire qu’aujourd’hui, Israël ayant autorisé entre temps le retour d’un certain nombre d’ouvriers palestiniens», déclare M. Khatib.

Le retrait des
zones rurales

Le calendrier a en outre été bien choisi par Israël, qui doit procéder début mars à la première étape de son retrait des zones rurales de Cisjordanie. Les Palestiniens n’ont pas intérêt à entrer dans un engrenage de violences qui pourrait facilement être saisi comme prétexte par Israël pour reporter ce redéploiement.
M. Khatib relève en outre que les manifestations de septembre avaient un motif religieux, et donc une dimension très émotionnelle, ce qui n’est pas le cas avec la lutte contre la nouvelle implantation.
Mais ce calme pourrait être trompeur, avertit M. Ahmed al-Batsh, un député de Jérusalem au Conseil législatif palestinien. «Les Palestiniens en ont par dessus la tête des condamnations purement verbales des actions d’Israël par des instances internationales», affirme-t-il.
«La situation peut très facilement échapper au contrôle de l’Autorité et dégénérer», affirme cet ancien activiste qui s’attend à une «déferlement de violence sans précédent» si Israël persiste dans sa décision.
Côté israélien, les responsables de la sécurité prennent ce risque très au sérieux, bien qu’ils ne s’attendent pas à une explosion immédiate. Le chef d’état-major, le général Amnon Shahak, a informé à ce propos vendredi le conseil des ministres des préparatifs de l’armée, apprend-on de source officielle.
JERUSALEM, 28 Février (AFP). — Le président palestinien Yasser Arafat s’efforçait vendredi de jouer la pression internationale plutôt que la mobilisation de sa population sur le terrain pour lutter contre le projet d’implantation israélienne à Jérusalem-Est. L’Autorité palestinienne a lancé une vaste offensive diplomatique pour tenter de contrer la mise en chantier du...