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Actualités - ANALYSE

De la micro-expérience libanaise de l'AEP au sommet international du micro-crédit

Le droit à l’initiative économique pour les économiquement faibles, grâce à l’accès possible au crédit: telle est la cause défendue par l’association d’entraide professionnelle — AEP, à laquelle le PNUD a ouvert les portes du sommet du micro-crédit qui vient de se tenir à Washington. La présidente de l’association, Mme Christiane Chammah Sahyoun, parle de son expérience.
L’Association d’entraide professionnelle — AEP, sollicitée par le PNUD au Liban, a participé au sommet du micro-crédit (MC) à Washington du 1er au 4 février 1997. Ce sommet, qui a regroupé plus de 2000 participants, a été organisé par la Banque mondiale, les Nations Unies et s’est tenu en présence de Hillary Clinton, de la reine Sophie d’Espagne, de Tsutomu Hata, l’ancien premier ministre du Japon, de cheikha Hasina, premier ministre du Bangladesh, de James D. Wolfensohn, président de la Banque mondiale, et de nombreuses autres personnalités. Deux responsables, Christiane Sahyoun, directrice de l’AEP, et Claude Audi, déléguée pour l’Europe, y ont représenté l’association.
L’expérience de l’AEP, qui se voulait une expérience particulière au Liban durant la guerre, s’est révélée être une intuition fiable de ce qui, à l’échelle mondiale, représente actuellement l’un des moyens les plus efficaces de lutte contre la paupérisation, en se souciant de protéger la dignité de l’individu et d’assurer la relève socio-économique des collectivités.
Cette approche singulière, née de l’urgence de la guerre, s’est développée suite à l’assistance internationale massive au Liban. Devant l’afflux de l’aide matérielle, les fondateurs de l’AEP ont eu l’intuition, et cela dès 1984, de la nécessité de reconstituer d’abord l’homme dans sa dignité avant de reconstruire l’infrastructure économique.
Le projet de développement socio-économique de l’AEP représentait alors dans un pays atomisé, au tissu social éclaté, une plate-forme commune autour de laquelle tous les libanais pouvaient se retrouver. Notons que, dès sa fondation, l’AEP s’est activée dans toutes les régions du Liban, sans distinction de religion ou d’appartenance politique.
Durant les quatre jours du sommet, plus de 2000 personnes venues du monde entier se sont attelées à mettre en commun leurs expériences en vue de les mondialiser. Chefs d’Etat, chefs d’entreprise et grands financiers ont parrainé le projet et se sont engagés à conjuguer leurs efforts avec ceux des «praticiens du MC» pour l’aboutissement de ce programme ambitieux. Ils ajoutaient ainsi leur poids politique et leur puissance économique à l’apport empirique et vécu des ONG, qui œuvrent au service des économiquement faibles. Organisateurs et participants ont cosigné une déclaration entérinant leurs décisions.
Cette synthèse entre le social d’une part, la volonté économique et politique d’autre part, suscite de grandes espérances quant à la possibilité d’une répartition plus équitable des richesses mondiales. Elle permet d’entrevoir enfin le rétablissement des hommes et des femmes dans leur humanité.
Des recommandations

Parmi les recommandations adressées aux ONG, l’une d’elles est à retenir plus particulièrement: elle prévoit de s’abstenir de pratiquer des intérêts préférentiels, afin d’éviter, d’une part, une concurrence perçue comme déloyale à l’égard des banques et de permettre, d’autre part — par des intérêts soigneusement fixés —, de couvrir les frais de fonctionnement des ONG. C’est ainsi seulement que ces dernières pourront assurer leur pérennité, ainsi que la qualité d’un service efficace.
Toujours selon ces recommandations, les ONG devraient se charger des projets à haut risque, projets exclus par le système bancaire commercial. Leur tâche principale consisterait à accompagner ces nouveaux entrepreneurs tout au long d’un parcours souvent semé d’embûches, et cela jusqu’à la maturité du projet et l’autonomie économique de l’entrepreneur.
Les membres de l’AEP participant à ce sommet ont profité de leur présence à Washington pour prendre contact avec les responsables de différents départements de la Banque mondiale qui ont accueilli avec enthousiame l’expérience de l’AEP. Un nouveau réseau de partenariat a ainsi été mis en place. Il va élargir les possibilités d’entraide de l’AEP, qui pourra à son tour en faire bénéficier le maximum de porteurs de projet.
Ainsi l’AEP renforce en les actualisant «les engagements solidaires», document cosigné par plus de 400 groupes d’Emmaüs International de par le monde, lors de leur assemblée générale qui a eu lieu en septembre 1996, à l’UNESCO, à Paris. Ce document stipulait, entre autres, notre engagement:
— Pour que l’argent soit au service de l’homme et non l’inverse;
— Pour mettre l’économie au service de l’homme;
— Pour que les modes d’usage de l’argent soient respectueux des personnes et à leur service.


Le droit à l’initiative économique pour les économiquement faibles, grâce à l’accès possible au crédit: telle est la cause défendue par l’association d’entraide professionnelle — AEP, à laquelle le PNUD a ouvert les portes du sommet du micro-crédit qui vient de se tenir à Washington. La présidente de l’association, Mme Christiane Chammah Sahyoun, parle de son...