KOWEIT, 18 Février (AFP). — Le numéro deux palestinien, M. Mahmoud Abbas (Abou Mazen), a appelé mardi le gouvernement koweitien à se réconcilier avec les Palestiniens, avec lesquels il a gelé ses relations depuis la crise du Golfe en 1990.
Dans une déclaration au quotidien koweitien Al-Raï Al-Aam, le responsable palestinien a indiqué que les Palestiniens avaient «demandé une réconciliation». «Et ils y sont prêts», a-t-il ajouté.
Il a appelé «le gouvernement et le peuple du Koweit à surmonter la crise qui a pesé sur la situation arabe au cours de la guerre du Golfe», pendant laquelle les Palestiniens avaient été accusés de prendre le parti de l’Irak.
«Nous savons que le Koweit a traversé des circonstances très difficiles, et nous reconnaissons les souffrances de son peuple mais nous espérons surmonter cette crise afin que les choses puissent revenir à la normale», a ajouté le responsable palestinien.
Le Koweit avait gelé ses relations avec l’OLP et avec plusieurs pays arabes, dont la Jordanie et le Yémen accusés d’avoir pris le parti de l’Irak, dont les troupes avaient envahi l’émirat en août 1990.
Plus de 400.000 Palestiniens vivaient au Koweit avant la crise du Golfe. Il n’en reste plus aujourd’hui que 50.000 environ, les autres ayant dû quitter l’émirat en masse après sa libération.

La crise
interkoweitienne

Sur le plan intérieur koweitien, le premier ministre, cheikh Saad Al-Abdallah Al-Sabah, a appelé mardi les députés à coopérer davantage avec l’exécutif tout en minimisant les menaces de dissoudre le Parlement.
Des députés et plusieurs journaux avaient fait état lundi de tensions entre le gouvernement et l’assemblée élue en octobre dernier, affirmant que la crise avait atteint un point où l’exécutif envisageait de dissoudre le Parlement pour dompter les parlementaires.
«Si Dieu le veut, la crise n’en arrivera pas là», a déclaré cheikh Saad au journal koweitien Al-Qabas, interrogé sur une possible dissolution du Parlement.
Cheikh Saad, qui est également prince héritier du Koweit, a affirmé que des députés avaient «intensifié» leurs attaques contre le gouvernement pour prouver que «le Parlement n’est pas pro-gouvernemental», comme l’affirmait la presse.
«Je continue à vous appeler (les députés) à mettre fin à l’escalade pour remédier à tous les problèmes en tant que frères et amis lors des débats parlementaires», a poursuivi le chef du gouvernement koweitien.
Selon des députés de l’opposition, le gouvernement veut juste empêcher le Parlement de débattre de questions sensibles, comme les malversations financières et les affaires de défense.
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