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Actualités - ANALYSE

Le règlement du contentieux interne tributaire des développements régionaux et de la volonté syrienne

Les milieux officiels et politiques se demandent dans quelle mesure la persistance du conflit entre certains pôles du pouvoir ou, au contraire, une éventuelle réconciliation, pourraient se répercuter sur les projets que le gouvernement compte soumettre à l’Assemblée nationale. Certains députés estiment dans ce cadre que la Syrie n’est pas actuellement dans une situation qui lui permette de prendre parti pour tel ou tel responsable. De fait, elle ne peut que souhaiter un règlement de ces différends, l’essentiel pour elle étant de préserver la stabilité politique dans le pays. En un mot, Damas est trop occupé à suivre les développements du processus de paix pour intervenir dans le règlement des problèmes internes libanais.
En réalité, parmi tous les hauts responsables syriens que les officiels libanais consultent à ce sujet, seul le président Hafez el-Assad est en mesure de trancher le litige. C’est d’ailleurs ce qui a été démontré jusqu’à présent, le meilleur exemple étant sans doute l’affaire de la prorogation du mandat présidentiel de M. Elias Hraoui. On se souvient qu’à l’époque, les milieux politiques, parlementaires et populaires étaient divisés sur la question ainsi que les hauts responsables syriens, jusqu’au jour où, dans une interview au quotidien égyptien «Al-Ahram», le président el-Assad avait proclamé son appui à la prorogation du mandat de son homologue libanais du moment que c’était là, selon lui, le vœu de l’ensemble des Libanais. On se souvient aussi comment les opposants les plus déterminés à la prolongation du mandat se sont alors métamorphosés en ardents défenseurs d’une telle idée...

La principale pomme
de discorde

Or, tant que le président el-Assad n’a pas encore pris position au sujet notamment des amendements constitutionnels, principale pomme de discorde entre les présidents de la République et de l’Assemblée, le marasme politique est voué à se perpétuer.
Les milieux politiques informés croient savoir que l’attitude du chef de l’Etat syrien serait liée aux développements de l’opération de paix dont les prémices apparaîtraient dès le mois prochain. Le Conseil supérieur libano-syrien pourrait alors se réunir. A cette occasion, le conflit entre les pôles du pouvoir libanais serait examiné en profondeur et ferait l’objet d’une série d’entretiens entre ces derniers et le président el-Assad en vue d’aboutir à un règlement au sujet des points litigieux, en l’occurrence: les amendements constitutionnels, la décentralisation administrative, le projet de loi électorale et les élections municipales au sujet desquelles on n’a pas encore décidé si elles auraient lieu dans les délais ou si elles seraient reportées...
On ne peut prendre une position définitive au sujet du contentieux libanais sans voir au préalable le résultat des bons offices américains et français concernant une reprises des pourparlers de paix entre le Liban et la Syrie d’une part, et Israël, d’autre part.
En effet, un éventuel succès des médiations américaine et française devrait être accompagné d’une réconciliation interne, le Liban devant être prêt à assumer les conséquences de la conclusion d’un accord de paix avec l’Etat hébreu.

Les développements
régionaux

Si, au contraire, les tentatives visant à une reprise des négociations venaient à échouer, cela conduirait en toute logique à une escalade sur le terrain au Liban-Sud et peut-être en dehors de cette région. Tous les conflits entre les pôles du pouvoir seraient alors déplacés étant donné les circonstances périlleuses dans lesquelles se trouveront le pays et la région. Dans ce sens, il est évident qu’une page devra être tournée et qu’une solidarité nationale sans faille sera de mise.
En revanche, s’il est une seule chose qui ne divisera jamais les responsables au pouvoir, c’est bien la signature d’un accord de paix avec Israël. En effet, quelle que soit la position des uns et des autres à cet égard, ils adopteront en définitive l’attitude qu’adoptera Damas.
C’est ainsi qu’une source ministérielle affirme: le pouvoir préfère de loin que les Libanais du Sud continuent à pâtir de l’absence d’un accord visant au règlement de leur problème dans cette région du pays plutôt que d’accepter un accord qui mécontenterait la Syrie. En effet, dans ce dernier cas, ce ne serait plus seulement les habitants du Sud qui souffriraient, mais tous les Libanais.
Durant des années, le pouvoir a admis une restriction de sa souveraineté et de sa liberté au profit de la sécurité et de la stabilité permanentes. Il n’est donc guère disposé aujourd’hui encore à récupérer son entière souveraineté et sa liberté au prix de la sécurité.

E.K.
Les milieux officiels et politiques se demandent dans quelle mesure la persistance du conflit entre certains pôles du pouvoir ou, au contraire, une éventuelle réconciliation, pourraient se répercuter sur les projets que le gouvernement compte soumettre à l’Assemblée nationale. Certains députés estiment dans ce cadre que la Syrie n’est pas actuellement dans une situation qui...