«Ceux qui possèdent des moyens de surveillance comme les satellites peuvent s’en assurer», a-t-il poursuivi, soulignant que «les alliés des dirigeants du Koweit, comme les Américains et les Britanniques, n’ont pas appuyé de telles allégations».
Pour sa part, le ministre irakien de la Culture et de l’Information, M. Hamed Youssef Hammadi, a estimé que les propos du ministre koweitien de l’Information Séoud al-Nasser al-Sabah sur le renforcement des troupes irakiennes prouvaient que Koweit était manipulé par des puissances étrangères.
«La partie koweitienne n’a pas tiré de leçon de l’erreur commise avant août 1990, lorsqu’elle était un instrument utilisé par les étrangers contre la nation arabe et contre l’Irak», a déclaré M. Hammadi, cité par INA.
Avant d’envahir le Koweit en août 1990, les Irakiens avaient accusé l’émirat de voler leur part de pétrole dans le champ commun de Roumeila et de vouloir faire baisser les prix pétroliers afin d’entraver la reconstruction de l’Irak après sa guerre avec l’Iran (1980-1988).
Difficile, mais
pas impossible
Le ministre koweitien de l’Information avait exprimé vendredi «la profonde inquiétude» de son pays après des informations faisant état de «menaces irakiennes» contre le Koweit et de la présence de troupes irakiennes à une cinquantaine de km de la frontière.
Cheikh Séoud avait estimé «entre 150.000 et 180.000 le nombre de ces troupes», affirmant que si elles recevaient l’ordre d’avancer, «il ne leur faudrait que quelques heures pour nous atteindre».
M. Hammadi s’est déchaîné contre son homologue koweitien, affirmant que ce dernier était «connu pour sa longue tradition de mensonges depuis qu’il était ambassadeur à Washington».
A Londres, un groupe chiite de l’opposition irakienne, l’Assemblée suprême de la révolution islamique en Irak (ASRII), a affirmé que l’armée de Bagdad renforçait progressivement ses effectifs dans le Sud.
D’après un communiqué de l’ASRII, une formation pro-iranienne basée à Téhéran, le régime irakien, dominé par les sunnites, «n’hésiterait pas à attaquer à nouveau le Koweit» et veut également «détruire toute opposition dans le sud de l’Irak» à majorité chiite.
Mardi, un haut responsable américain avait affirmé que le président irakien Saddam Hussein pourrait à nouveau envahir le Koweit. Mais la Maison-Blanche a estimé mercredi qu’elle ne croyait pas à cette possibilité à l’heure actuelle.
Au Koweit, le journal Al-Rai Al-Aaam a également minimisé la menace irakienne, sans l’exclure totalement.
«Les menaces et la terreur de Saddam Hussein vont continuer tant qu’il est au pouvoir», a affirmé le journal, estimant qu’il était «difficile, mais pas entièrement impossible, que l’Irak tente à nouveau d’envahir le Koweit».
Le prince héritier et premier ministre du Koweit, cheikh Saad al-Abdallah al-Sabah, avait lancé la semaine dernière un appel à «l’unité nationale» contre «le dangereux voisin», alors qu’il effectuait une tournée des diwaniyas (assemblées informelles) à l’occasion du mois du jeûne de Ramadan.
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