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Actualités - CHRONOLOGIE

Débat budgétaire : épilogue ce matin avec la réponse Hariri (photo)

Quatre jours de débats budgétaires souvent lassants, parfois passionnants, trouveront leur épilogue, aujourd’hui, lors d’une ultime séance au cours de laquelle, après des interventions du ministre de la Justice, M. Bahige Tabbarah, et du président du Conseil, M. Rafic Hariri, le projet de budget sera voté (avec trois jours de retard sur le délai constitutionnel).
La séance permettra aussi à la Chambre d’élire les sept députés qui la représenteront au sein de la Haute-Cour responsable du jugement des présidents et des ministres (article 80). Cette Cour comprend en outre 8 des plus hauts magistrats, pris en ordre hiérarchique ou, à rang égal, par ordre d’ancienneté, sous la présidence du magistrat le plus élevé en grade.
De toutes les séances du débat budgétaire, celle de samedi soir, au cours de laquelle un vent de véritable démocratie a soufflé, restera comme l’exemple le plus frappant des nouveaux rapports qui sont en train de s’établir entre la Chambre des députés et le gouvernement, maintenant que la «troïka» n’est plus. Des rapports marqués par une plus grande indépendance du Législatif vis-à-vis de l’Exécutif (VOIR LE COMPTE RENDU PAGE 4).
C’est en effet une Chambre «affranchie» des contraintes de la «coopération» avec l’Exécutif qui s’est manifestée, au cours du débat de samedi. La séance a été marquée par des questions particulièrement vives de M. Berry au sujet de l’affectation d’un crédit de 60 milliards de L.L. accordé à Télé-Liban, et dont une partie a servi à d’autres buts que ceux qui étaient prévus. A travers cet échange, c’est toute la question du contrôle des dépenses et du gaspillage des fonds publics — déjà soulevée par le président Sélim Hoss —, qui a été posée. Au-delà, c’est un style de gouvernement qui a été mis en doute.
La séance de samedi a également permis à M. Najah Wakim et à plusieurs députés, dont M. Nassib Lahoud, de poser la question de l’utilisation de Télé-Liban comme instrument de propagande du gouvernement, alors qu’il s’agit d’un organe public qui est propriété de l’Etat, et finalement de tous les Libanais.
D’autres interventions dignes d’intérêt ont marqué le débat budgétaire, notamment celles qui ont porté sur la politique d’endettement, la fiscalité, l’ordre des priorités des projets, l’attachement des Libanais à leurs libertés.
Pour le gouvernement, dans le fatras des demandes régionalistes, ou des propos relevant de la surenchère, il devrait y avoir matière à réflexion. Le fera-t-on? Ce n’est pas sûr. Il reste que le décès de la troïka, s’il s’institutionnalise, permettra à la Chambre de mieux exercer son contrôle, ce qui constituera un gain pour la pratique de la démocratie.

L’Etat de Baabda

Le président Hraoui et M. Hariri se sont rencontrés, hier, au palais de Baabda, pour une séance d’évaluation du débat budgétaire. Par ailleurs, M. Hariri s’est penché sur la réponse générale qu’il apportera aux critiques adressées au gouvernement.
L’un des développements attendus de la semaine sera, par ailleurs, l’iftar que doit offrir, demain, le chef de l’Etat, au palais de Baabda. Le président de l’Assemblée, qui figure parmi les invités, s’y rendra-t-il? La question se pose dans la mesure où M. Berry et le président Hraoui ne se sont plus adressés la parole, fut-ce au téléphone, depuis une vingtaine de jours, et qu’un climat de «défi» et de «contre-défi» marque leurs rapports. C’est de leur querelle verbale, en effet, que date l’idée de la nomination de la Haute-Cour. Avec, comme arrière-fond, les «détournements de fonds» auxquels, selon M. Nabih Berry, la «troïka» aurait servi de paravent.
Contrats
de gré à gré

A l’occasion d’un iftar offert hier à son domicile à plus d’un millier de personnes représentant des familles de l’Iqlim el-Kharroub, M. Hariri a annoncé qu’il a demandé à ses services de dresser une liste de tous les grands projets d’infrastructure et autres en cours, afin d’éclairer l’opinion sur la régularité de ce qui se passe. Les accords de gré à gré ont été passés dans des petits projets, a-t-il ajouté, pour répondre à des besoins urgents, comme par exemple le creusement de puits artésiens par le ministère des T.P.
Le président du Conseil a ajouté que certains contrats de gré à gré ont été conclus, en dépit de l’avis défavorable de la Cour des comptes, sur recommandation circonstanciée du ministre concerné.
Par ailleurs, M. Hariri a pris la défense de l’administration, affirmant que certains propos ont pour objectif de miner la confiance des Libanais dans leurs services publics. «L’administration libanaise est une des meilleures administrations, et il s’y trouve des fonctionnaires que nous respectons et honorons», a-t-il affirmé.
Enfin, M. Hariri a affirmé qu’il fallait tirer les leçons de ce qui s’est produit, jusqu’à présent, avec le retour des déplacés, et concentrer davantage d’efforts sur la reconstruction des foyers détruits.
Quatre jours de débats budgétaires souvent lassants, parfois passionnants, trouveront leur épilogue, aujourd’hui, lors d’une ultime séance au cours de laquelle, après des interventions du ministre de la Justice, M. Bahige Tabbarah, et du président du Conseil, M. Rafic Hariri, le projet de budget sera voté (avec trois jours de retard sur le délai constitutionnel).La séance...