A la question de savoir si en cas d’accord, Chypre abandonnerait ce projet, M. Cléridès a répondu: «Bien sûr, nous n’avons pas l’intention de gaspiller de l’argent».
L’achat de 20 missiles antiaériens SA-300 a été évalué à 420 millions de dollars.
Ce projet chypriote a suscité de très vives réactions de la Turquie, qui après son annonce début janvier avait adressé à Chypre une sévère mise en garde, parlant de «menace au climat de paix» et d’«aventure à l’issue hasardeuse».
Ces missiles devraient être livrés dans seize mois.
La Turquie, qui occupe le tiers nord de Chypre depuis 1974, a menacé de frappes militaires le Sud grec de l’île en cas de déploiement des missiles.
M. Cléridès, dans une conférence de presse à Davos, a estimé qu’il fallait essayer d’arriver à un règlement du problème chypriote d’ici septembre, car ensuite une période préélectorale commencerait à Chypre, son mandat se terminant l’an prochain.
Le président chypriote a estimé que la Turquie avait eu «une réaction excessive» au projet d’achat de missiles.
Il a critiqué la multiplication des initiatives internationales concernant Chypre, suggérant avec insistance que ces initiatives soient mieux coordonnées et aboutissent à garantir la sécurité des communautés grecque et turque sous l’autorité du Conseil de Sécurité de l’ONU.
La Grèce estime «correcte» la position exprimée par M. Cléridès à Davos. Une «solution du problème de Chypre irait de pair avec la démilitarisation de l’île. Par conséquent, un système de défense aérienne ne serait plus nécessaire», a déclaré le porte-parole du gouvernement grec.
Le chef de la communauté turque de Chypre Rauf Denktash a réitéré vendredi que le statut de garant de la Turquie, reconnu par le traité de 1960, ne devait pas être affaibli, en cas d’une solution au problème de l’île.
Il y a actuellement des initiatives sur Chypre venant des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et de la Russie, l’Union européenne a exprimé son intérêt, et une proposition de bons offices du secrétaire général de l’ONU a été réactivée, a observé M. Cléridès.
«Notre proposition est que si l’on veut que ces initiatives soient efficaces et non pas qu’elles créent une situation chaotique, elles devraient être coordonnées», a-t-il estimé.
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