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Actualités - CHRONOLOGIE

L'avenir du clan est devenu une affaire de femmes Benazir et Ghivna Bhutto : le duel des belles-soeurs (photo)

ISLAMABAD, 29 Janvier (AFP). — Les belles-sœurs Benazir et Ghinva Bhutto se disputent lundi à Larkana, le fief familial du sud du Pakistan, à l’occasion des élections législatives pakistanaises, l’héritage politique d’une dynastie dont les hommes ont tous disparu de mort violente.
Ces élections sont pour Benazir Bhutto l’occasion de reprendre un pouvoir perdu le 5 novembre dernier, lorsqu’elle a été destituée de son poste de premier ministre par son ancien homme lige, le président Ahmed Farooq Leghari, qui a aussi dissous l’Assemblée nationale.
«C’est le plus dur moment auquel les Bhutto aient jamais connu», a estimé un politologue pakistanais. «C’est comme une tempête qui s’est abattue sur eux», souligne-t-il.
La destinée de la famille Bhutto rappelle parfois les tragédies grecques. Elle le montre encore à l’occasion de cette confrontation à Larkana, le berceau de cette puissante famille de la province du Sindh, dont la fortune politique avait commencé avec Zulficar Ali Bhutto — le père de Benazir — qui avait été premier ministre dans les années 70.
A la mort de ce dernier, pendu en 1979 par la dictature militaire, Benazir prend la tête du Parti du peuple pakistanais (PPP). Elle a connu la prison et l’exil avant de devenir par deux fois — en 1988 et 1993 — premier ministre pour assumer un pouvoir qu’elle semble considérer comme lui revenant de droit.
Face à elle, se dresse désormais, la «fragile» Ghinva Bhutto, l’épouse de Murtaza Bhutto, tué lors d’un échange de coups de feu avec la police de Karachi en septembre dernier alors que sa sœur était encore premier ministre.
Si Ghinva Bhutto n’a pas été jusqu’à accuser cette derrière de la mort de son mari, qui avait créé une faction dissidente du PPP, d’autres dans son entourage s’en sont chargés. Ils visaient notamment le mari de Benazir Bhutto, Asif Ali Zardari, emprisonné depuis octobre et accusé d’être impliqué dans la mort de Murtaza Bhutto.

Un pays farouchement musulman

La mort de Murtaza sonnait le glas des héritiers mâles de la dynastie puisque l’autre frère de Benazir est mort sans doute empoisonné, à Cannes dans le sud de la France en 1985.
Mais la réputation de Benazir Bhutto n’est plus à faire. Sans se laisser abattre, à 44 ans, elle est repartie en campagne, parcourant depuis deux mois le pays. «Les foules importantes qui viennent à ses meetings l’ont survoltée», selon un analyste politique pakistanais.
«Leghari et le gouvernement intérimaire ne pourront pas briser les liens qui nous unissent aux masses», a déclaré récemment l’aristocratique Mme Bhutto.
De son côté, Ghinva Bhutto n’est pas en reste. Elle se présente dans une circonscription de Larkana où elle sera opposée à une autre femme de la famille, Nusrat Bhutto, sa belle-mère.
Dans un ourdou encore hésitant, Ghinva, Libanaise d’origine, fait sa première campagne électorale à 34 ans, centrée principalement sur la province du Sindh. Son espoir: capitaliser sur sa personne l’élan de sympathie que la mort de son époux a suscité dans le pays. «Tous les soutiens qu’elle peut rassembler sur sa personne sont autant de moins pour Benazir», a souligné le politologue.
L’avenir des Bhutto, dans ce pays farouchement musulman, est désormais une affaire de femmes.
ISLAMABAD, 29 Janvier (AFP). — Les belles-sœurs Benazir et Ghinva Bhutto se disputent lundi à Larkana, le fief familial du sud du Pakistan, à l’occasion des élections législatives pakistanaises, l’héritage politique d’une dynastie dont les hommes ont tous disparu de mort violente.Ces élections sont pour Benazir Bhutto l’occasion de reprendre un pouvoir perdu le 5...