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Actualités - CHRONOLOGIE

Les japonais au secours de l'économie irakienne

BAGDAD, 29 Janvier (AFP). — Japonais amateurs d’archéologie, hommes d’affaires de passage ou pèlerins chiites font tourner l’industrie du tourisme en Irak, frappé d’embargo.
Il faut avoir le cœur bien accroché pour faire des centaines de kilomètres dans un vieux bus délabré, de villes mornes en villes dévastées, pour découvrir les vestiges de Mésopotamie.
L’agence Travel Sekai de Tokyo s’est trouvée des amateurs et a déjà organisé trois voyages en groupes d’une vingtaine de personnes depuis octobre dernier.
«Pour 4.000 dollars tout compris, Sekai propose l’aller et retour Tokyo-Bagdad en passant par Téhéran», explique l’accompagnateur Kiyotaka Tamari.
De Téhéran, les touristes intrépides prennent l’avion jusque Kermanshah, puis le bus jusqu’à Bagdad, après deux heures d’attente à la frontière. Un voyage de huit heures au total.
Depuis l’invasion du Koweit en 1990, toutes les liaisons aériennes sont interdites avec l’Irak, et la route depuis Amman prend dix heures au minimum.
Au programme, les ruines des capitales assyriennes de Ninive (aujourd’hui Mossoul), Nemrod, Ashour et Khorsabad, dans le nord, Ourouk la sumérienne dans le sud, Ctesiphon la Persane, Samarra l’Abbasside et, bien sûr, Babylone.
De toute sa tournée, Ayako Maryyama a préféré Nemrod, la capitale militaire des Assyriens. Elle l’explique en souriant grâce à un lexique de quelques mots d’anglais à l’hôtel Rachid, le meilleur de Bagdad, qui sert de base aux excursions.

Tourisme
religieux

Des groupes de Français et de Belges font les mêmes circuits, affirme Bassem Hassan. Mais ce guide, qui a appris le français à Tours, est spécialisé dans les visites d’industriels. Il accueille à la frontière jordanienne les hommes d’affaires venus à Bagdad en voyage organisé à la recherche de contrats mythiques.
L’agence de voyages irakienne facturera 95 dollars par jour et par personne à l’organisateur français, aller-retour Amman-Bagdad compris, explique Bassam.
Pour un supplément de dix dollars, le visiteur fera l’excursion à Babylone.
Ces voyages d’affaires sont de plus en plus nombreux mais ce qui fait vivre des dizaines d’agences de voyages à Bagdad, c’est le «tourisme religieux», estime Ziad Tarak, de l’agence Zawra.
Depuis son petit bureau, équipé d’un fax et d’un vieux télex qui consent parfois à «accrocher» Amman, il organise les voyages des pèlerins qui viennent se recueillir sur les tombeaux des martyrs chiites à Nadjaf et Kerbala, au sud de Bagdad.
Le gouvernement a rouvert les portes à ces pèlerins en 1993 et ils viennent par milliers d’Inde, du Pakistan, et même d’Indonésie en passant par l’Iran, indique M. Tarak. Le voyage est interdit aux Iraniens eux-mêmes, la paix n’ayant pas encore été signée entre Bagdad et Téhéran.
Les besoins de ces pèlerins sont plus modestes et l’agence Zawra arrive à leur offrir un forfait de 122 dollars par personne pour dix jours en dégageant un bénéfice de huit dollars.
BAGDAD, 29 Janvier (AFP). — Japonais amateurs d’archéologie, hommes d’affaires de passage ou pèlerins chiites font tourner l’industrie du tourisme en Irak, frappé d’embargo.Il faut avoir le cœur bien accroché pour faire des centaines de kilomètres dans un vieux bus délabré, de villes mornes en villes dévastées, pour découvrir les vestiges de Mésopotamie.L’agence...