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Actualités - CHRONOLOGIE

Hariri cherche à réconcilier Hraoui et Berry avant l'Iftar du 4 février la CGTL reitère son attachement aux libertés et réclame un réajustement des salaires

Les rapports entre la première et la deuxième présidence continuent d’être au cœur de la vie politique et d’en constituer le maigre ordinaire. Le président du Conseil poursuit, de son côté, sa médiation entre le président Hraoui et M. Berry, en vue de rapprocher les points de vue. Accompagné de M. Bassem el-Sabeh, ministre de l’Information, il a rencontré hier soir le président l’Assemblée nationale à Aïn el-Tineh. Selon les milieux de M. Hariri, ce dernier s’efforce de réconcilier les deux hommes, ne serait-ce que sur le plan personnel, avant la date de l’iftar que la présidence de la République offre traditionnellement au palais de Baabda. Les invitations à ce repas de rupture du jeûne ont été lancées pour le 4 février.
Certains milieux politiques ont voulu voir dans le divorce entre les deux présidences le garant d’un meilleur fonctionnement des institutions, avec moins de risque de confusion entre le Législatif et l’Exécutif. Seul le temps permettra de savoir s’ils ont raison. Pour l’instant, le simple fait que M. Hariri tente d’arranger une rencontre entre le président Hraoui et M. Berry est le signe que quelque chose ne va pas, et dément ceux qui cherchent à faire croire, contre toute apparence, que le différend est réglé.
Du reste, le simple fait que M. Berry ait soulevé, dans pareil contexte, la question de la formation de la haute cour chargée de juger les présidents et les ministres, est significatif. Mais M. Hraoui a accueilli l’idée sans émoi, et a invité la Chambre à élire ses représentants au sein de cette instance. Surenchérissant sur M. Berry, d’ailleurs, le chef de l’Etat, toujours par le biais de ses visiteurs ou de ses sources, a déclaré appuyer la formation d’une commission parlementaire chargée d’enquêter sur les malversations et trafics auxquels l’existence de la «troïka» a servi, selon M. Berry, de «couverture».
Par ailleurs, selon une source proche de M. Hariri, M. Berry a pris ombrage de la désignation par le ministre de l’Information d’une commission de censure des émissions par satellite formée de cinq journalistes relevant directement du ministère de l’Information (VOIR PAGE 3). Cette commission est destinée à remplacer une première équipe dans laquelle le mouvement Amal était représenté, souligne-t-on de même source. M. Berry aurait toutefois été convaincu par les explications qui lui ont été fournies par M. el-Sabeh, et sa protestation de bonne foi.
Les tiraillements entre les dirigeants interviennent alors que le pays fait face à des difficultés aussi bien sur le plan interne qu’externe. Sur le plan interne, les difficultés rencontrées par le gouvernement se multiplient. Après la fronde des industriels, choqués de voir la taxe du prêt-à-porter reculer, menaçant les petites et moyennes entreprises libanaises, le gouvernement semble avoir fait marche arrière (VOIR AUSSI PAGE 12). Mais le gouvernement n’en est pas pour autant au bout de ses peines.
En effet, la Confédération générale des travailleurs du Liban (CGTL) a réclamé hier un réajustement «d’au moins 20% des salaires pour combler une inflation de 8,1% en 1996 et une partie des 67% d’augmentations dues depuis cinq ans».
Dans un communiqué à l’issue d’une réunion du comité exécutif, le président de la CGTL Elias Abou Rizk a appelé l’Etat à «faire preuve de bonne volonté» en étalant sur trois ans les augmentations non satisfaites qu’elle réclame depuis 1992.
La CGTL, qui revendique 200.000 adhérents, a réitéré son «attachement aux libertés publiques» et réclamé la levée de l’interdiction de manifester.
La CGTL a par ailleurs réclamé l’assainissement de l’économie, notamment l’arrêt de la politique de privatisation et la révision des priorités de la politique de reconstruction en mettant l’accent sur le développement des ressources humaines (VOIR AUSSI PAGE 2).
Sur le plan diplomatique, l’affaire de l’élargissement des trois diplomates irakiens accusés du meurtre d’un opposant au régime de Saddam Hussein, ainsi que la disparition du directeur financier de l’hôtel «Mariott», mettent les rapports libano-jordaniens à l’épreuve.
Au sujet de la première affaire, le Liban prépare une note en réponse à la protestation jordanienne contre l’élargissement des trois diplomates. Dans cette note, le gouvernement fera valoir qu’il a agi en conformité avec les dispositions de la Convention de Vienne, qui accorde aux diplomates une immunité absolue, même s’ils ont été surpris en flagrant délit de crime, et que tout ce que peut faire le pays hôte, c’est de les expulser. On ne s’explique pas, toutefois, sinon par une volonté politique, pourquoi il a fallu deux ans et demi pour le constater;
Par contre, on apprend de source politique que la libération des trois diplomates s’effectue dans le cadre d’une stratégie visant à améliorer les relations du Liban avec l’Irak, dont les intérêts économiques ne sont pas absents. Et cet intérêt n’est rien d’autre que la reprise du transit vers l’Irak et l’hinterland, à travers le port de Beyrouth. Cette reprise n’est pas pour demain, sans doute, ce qui n’empêche pas le Liban de se placer dès à présent en position favorable. Sur la voie de cette normalisation, le Liban devra renouer diplomatiquement avec l’Irak ce qui, selon la source citée, n’est pas pour un proche avenir.
Les rapports entre la première et la deuxième présidence continuent d’être au cœur de la vie politique et d’en constituer le maigre ordinaire. Le président du Conseil poursuit, de son côté, sa médiation entre le président Hraoui et M. Berry, en vue de rapprocher les points de vue. Accompagné de M. Bassem el-Sabeh, ministre de l’Information, il a rencontré hier soir le...