WASHINGTON, 22 Janvier (AFP). – Le Parti démocrate du président Bill Clinton a annoncé qu’il n’accepterait plus d’argent de ressortissants étrangers ou de filiales américaines de sociétés étrangères et qu’il vérifierait plus soigneusement l’identité des donateurs invités à la Maison-Blanche.
Ces décisions sont la conséquence de la tourmente politique dans laquelle sont plongés le Comité national démocrate (DNC, organe directeur du parti) et M. Clinton depuis la fin de la campagne électorale de l’an dernier.
La presse avait alors révélé que le DNC et la campagne de M. Clinton avaient reçu d’importantes contributions de la part d’intérêts asiatiques et que des hommes d’affaires étrangers avaient pu rencontrer le président à la Maison-Blanche à l’occasion de rencontres réservées à des donateurs.
Dans un discours à Washington devant le DNC, M. Clinton l’a «remercié» pour ces mesures, prises en fait à l’instigation de la Maison-Blanche, les qualifiant de «premiers pas sains et nécessaires sur la voie des réformes dont nous avons besoin» pour assainir le système politique.
Le DNC a indiqué dans un communiqué qu’il n’accepterait plus d’argent de ressortissants étrangers résidant légalement aux Etats-Unis ou de filiales américaines de sociétés étrangères, bien que la loi le permette. En outre, il n’acceptera plus aucune contribution supérieure à 100.000 dollars de la part d’un seul donateur.
Il s’agit là de mesures unilatérales, que le Parti républicain n’a jamais prises.
De plus, le DNC a mis sur pied un organisme dont le travail sera de passer au crible les contributions pour s’assurer qu’elles sont conformes à la loi.
M. Clinton a plusieurs fois imputé la controverse actuelle au fait que le DNC, dans son zèle de collecter le plus d’argent possible lors de la campagne, aurait démantelé tous ses mécanismes de contrôle censés détecter les donations illégales ou douteuses.

Nouvelle procédure

Enfin, le DNC établira «une nouvelle procédure» pour contrôler la liste des personnes invitées par ses soins à rencontrer M.Clinton ou son vice-président Al Gore.
De telles rencontres, qui prennent la forme de dîners ou de réceptions, notamment à la Maison-Blanche, pour remercier les donateurs les plus généreux ou pour en attirer de nouveaux sont légion.
La présidence avait été profondément embarrassée lorsque la presse avait révélé l’an dernier qu’un ressortissant chinois, responsable d’une entreprise d’armements contrôlé par le régime de Pékin, avait rencontré M. Clinton à la Maison-Blanche, où il avait été conduit par un homme d’affaires très généreux vis-à-vis du DNC.
De son côté, la présidence a décidé de renforcer ses contrôles sur l’identité des personnes entrant à la Maison-Blanche, a annoncé son porte-parole, Michael McCurry.
Dans son discours devant le DNC, M. Clinton a aussi apporté son soutien à une proposition de loi bipartisane introduite mardi à la Chambre des représentants et au Sénat par deux démocrates et deux républicains.
Ce texte viserait à interdire non seulement les contributions d’origine étrangère mais aussi les versements d’argent aux partis, qui ne sont soumis eux à aucune limite.
Il a ainsi appelé les républicains à renoncer à cette source d’argent (appelé aux Etats-Unis «l’argent mou»), qui tient une place énorme dans le financement des partis, promettant que les démocrates feraient alors de même.