Rechercher
Rechercher

Actualités - DISCOURS

Commentant ironiquement les orientations du pouvoir Joumblatt : nous pourrions proposer une loi réclamant le droit au silence

C’est sur un ton ironique et en même temps dur que le ministre des Déplacés, M. Walid Joumblatt, a commenté les traits qui caractérisent, selon lui, le pouvoir actuel.
M. Joumblatt a pris la parole hier au cours d’un meeting oratoire organisé à Anout (Iqlim el-Kharroub) pour commémorer le 21e anniversaire de la mort du chef de la «Rabitat el-Chaghilé», Zafer Khatib. «Comme beaucoup d’autres jeunes gens, Zafer Khatib est mort en luttant en vue d’un changement. Mais le changement a été, en définitive, imposé et il ne correspondait pas à la volonté du peuple libanais: l’accord de Taëf a vu le jour amenant avec lui la formule de la troïka», a-t-il déclaré, soulignant que le système instauré par Taëf «avec ou sans «troïka» reste pire que le pacte de 43».

Série d’anomalies

Poursuivant sur sa lancée, M. Joumblatt a indiqué, provoquant l’hilarité de l’assistance, que le bloc parlementaire qu’il préside pourrait envisager de présenter au Parlement une proposition de loi «réclamant le droit au silence, parce qu’au train où vont les choses il est possible qu’on prenne bientôt une décision stipulant que le silence est interdit». M. Joumblatt a indiqué que cette idée a germé dans son esprit après qu’il a constaté une série d’«anomalies dans la vie politique».
Il a notamment critiqué «l’absence de toute démocratie authentique bien qu’on affirme le contraire, les scandales qui émergent ici et là et l’action désordonnée des services de sécurité».

Reconstruction et
développement

Parmi les personnalités qui étaient présentes au meeting de Anout, les députés Zaher el-Khatib, Alaeddine Terro, Khalil Abdel Nour, Mohamed Abdel Hamid Beydoun, Moustapha Saad, Mohamed Raad, Georges Dib Nehmé et l’ancien député Michel Samaha. Nombreux sont ceux qui, parmi eux, ont dénoncé, dans leurs déclarations respectives, l’action du gouvernement. M. Beydoun a notamment reproché à l’Exécutif de privilégier les projets de reconstruction «liés tous à une seule personne», en l’occurrence le chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, par rapport à tout plan de développement social. Il a aussi dénoncé la politique d’endettement que l’Etat suit pour financer ses projets, soulignant que le déficit budgétaire est de «51% alors que le gouvernement indique qu’il n’est que de 37%».
De son côté, M. Zaher el-Khatib s’est insurgé contre «la corruption, l’enrichissement illicite et l’échelle des priorités inversées». «Que pouvons-nous faire pour faire face à ces fléaux qui envahissent l’Etat et polluent nos esprits et notre société, détruisant nos valeurs? Que pouvons-nous faire pour lutter contre le monopole érigé en méthode de travail et qui entrave le projet d’édification de l’Etat de droit?», s’est interrogé le député de l’Iqlim el-Kharroub après avoir mis en garde contre «une guerre dans la région».
Son collègue, M. Mohamed Raad, a pour sa part critiqué l’exacerbation du confessionnalisme, estimant que «ce sont les personnes et non pas les institutions qui sont mises en valeur au Liban». Le député du Hezbollah a considéré que «la justice et l’équilibre sont devenus synonymes de partage du gâteau, alors que les projets de reconstruction se limitent à la création de sociétés foncières».
M. Samaha a également pris la parole pour reprocher notamment au Pouvoir de reléguer au second plan l’entente nationale et de ne pas «avoir su faire fructifier les acquis d’avril 96» (date de l’agression israélienne contre le Liban). M. Samaha faisait allusion à la solidarité interlibanaise que les Israéliens ont contribué à renforcer en lançant une opération militaire contre le pays.
C’est sur un ton ironique et en même temps dur que le ministre des Déplacés, M. Walid Joumblatt, a commenté les traits qui caractérisent, selon lui, le pouvoir actuel.M. Joumblatt a pris la parole hier au cours d’un meeting oratoire organisé à Anout (Iqlim el-Kharroub) pour commémorer le 21e anniversaire de la mort du chef de la «Rabitat el-Chaghilé», Zafer Khatib....