Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Les USA laissent à la discrétion de l'état hébreu les futures étapes du redéploiement en Cisjordanie Washington à la rescousse de Netanyahu pour sauver l'accord sur Hébron Après un débat houleux de 12 heures, onze ministres israéliens votent en faveur du protocole conclu avec les palestiniens et sep

Près de 12 heures auront été nécessaires au gouvernement israélien, réuni hier en séance plénière afin d’entériner l’accord sur Hébron. Le Conseil des ministres a été marqué par un débat houleux où le premier ministre, Benjamin Netanyahu, a eu du mal à faire valoir son point de vue. Les discussions ont été ponctuées par plusieurs incidents, les plus notoires étant la démission du ministre des Sciences, Beny Begin, farouche opposant à l’accord, et l’interruption des pourparlers quand un reportage télévisé a créé la panique au sein de l’équipe au pouvoir. Objet du litige, les assurances du secrétaire d’Etat US, Warren Christopher, selon lesquelles Israël serait seul à décider de son retrait de Cisjordanie dans une lettre d’accompagnement à l’accord qu’il avait fait parvenir à Tel-Aviv plus tôt dans la journée, et qu’un porte-parole du département d’Etat avait contestée sur la télévision publique israélienne. Le tir a été corrigé par l’ambassadeur des Etats-Unis en Israël, M. Martin Indyk, envoyé à la rescousse par Washington afin de débloquer la situation. M. Indyk a réaffirmé la position de Warren Christopher dans un message remis au gouvernement en réunion. Finalement, le consensus a été atteint tard dans la nuit, onze ministres votant pour l’accord tandis que sept autres votaient contre. Il reste encore, aujourd’hui, à obtenir l’aval de la Knesset. Plus tôt dans la soirée, la direction palestinienne, réunie elle aussi pour entériner l’accord, avait approuvé les documents signés la veille. Sur les 37 membres du Cabinet et du Comité exécutif de l’OLP participant à la réunion, deux ministres auront voté contre et deux autres se seront abstenus ainsi qu’un membre du CEOLP.
Après presque 12 heures de négociations, les ministres israéliens encore opposés à l’accord et qui s’étaient abstenus de voter hier ont annoncé qu’ils voteraient en faveur de l’accord lors du débat qui doit avoir lieu aujourd’hui au Parlement, a affirmé le secrétaire général du gouvernement, Danny Naveh.
Le retrait de l’armée israélienne des quatre cinquièmes de Hébron devrait avoir lieu vendredi, avant le début du Shabbat, le jour férié du judaïsme, a ajouté la radio publique.
De son côté, la direction palestinienne, réunie hier soir à Gaza sous la présidence de M. Yasser Arafat, a également approuvé l’accord conclu avec Israël sur Hébron, a-t-on indiqué de sources officielles palestiniennes.
Vingt-deux ministres ainsi que les membres du Comité exécutif de l’OLP (CEOLP) participaient à la réunion.
MM. Imad Falouji, ministre des Communications et ancien responsable du mouvement islamique Hamas, ainsi que Samir Ghoché, ministre du Travail, ont voté contre. Le ministre des Affaires sociales, Mme Intissar el-Wazir, et celui de la Justice, Freih Abou Meddeine, se sont abstenus ainsi qu’un membre du CEOLP, selon les mêmes sources.

Le soutien U.S.

Durant la réunion du gouvernement israélien, les Etats-Unis ont dû venir à la rescousse de M. Netanyahu qui s’est trouvé en difficulté sur le redéploiement militaire en Cisjordanie.
Dans un message remis au gouvernement israélien, M. Indyk, ambassadeur des USA à Tel-Aviv, a réaffirmé que les Etats-Unis considéraient que le redéploiement israélien dans les zones rurales de Cisjordanie relevait de la «responsabilité d’Israël».
La lettre d’accompagnement à l’accord de Hébron que les Etats-Unis ont fournie à Israël et aux Palestiniens indique «clairement» que les étapes du redéploiement ne sont pas «des questions devant être négociées avec les Palestiniens», a ajouté le diplomate.
Cette mise au point a été faite à la suite d’une information diffusée par la télévision publique israélienne, citant un responsable du département d’Etat américain qui aurait affirmé qu’Israël ne pouvait pas décider seul de l’ampleur des retraits et que cette opération devait être négociée avec les Palestiniens.
Cette rumeur contredisait l’interprétation faite par Israël d’une lettre du secrétaire d’Etat américain Warren Christopher jointe à l’accord sur Hébron. La nouvelle a provoqué une vive émotion parmi les ministres, dont certains ont, momentanément, quitté la réunion du Cabinet, selon la radio.
M. Indyk a affirmé que l’information de la télévision était «erronée» tandis que le correspondant de la télévision à Washington à l’origine de l’affaire, a présenté ses excuses en affirmant s’étre trompé.
Certains ministres favorables à l’accord auraient menacé de changer d’avis. Appelé à la rescousse, le médiateur américain Dennis Ross avait auparavant téléphoné pour assurer que le gouvernement israélien serait bien le seul à prendre des décisions sur le redéploiement.
La lettre litigieuse jointe à l’accord israélo-palestinien sur le retrait partiel de Hébron en Cisjordanie conclu hier par M. Netanyahu et le président palestinien Yasser Arafat, a été publiée par le gouvernement israélien.

Les prochaines
étapes

L’accord sur Hébron fixe une série d’étapes à venir dans le processus de paix, confirmant le retard enregistré depuis l’arrivée de la droite au pouvoir en Israël il y a sept mois.
— Retrait israélien des 4/5es d’Hébron: «Pas plus tard que dix jours» après la signature du protocole d’accord. Quelque 400 policiers palestiniens doivent se déployer dans la ville. L’accord initial sur l’autonomie en Cisjordanie conclu en 1995 prévoyait une échéance fin mars 1996.
— Négociations sur le statut final des territoires: elles doivent reprendre «dans les deux mois» suivant le redéploiement à Hébron. Ces négociations ont été formellement lancées en mai 1996 mais elles sont suspendues depuis.
— Dans les 4 mois: réouverture à la circulation des Palestiniens de la rue des Martyrs, une grande artère de Hébron longeant les maisons occupées par les colons juifs.
— Pendant la 1re semaine de mars: mise en œuvre de la première des trois phases du redéploiement de l’armée israélienne hors des zones rurales de Cisjordanie.
Selon la lettre du secrétaire d’Etat Warren Christopher accompagnant l’accord, les deux étapes ultérieures doivent suivre «dans les douze mois, et pas plus tard qu’à la mi-98». Originellement, l’accord sur l’autonomie prévoyait que ces redéploiements commencent en septembre dernier et s’achèvent en septembre 1997.
— Immédiatement: reprise des négociations israélo-palestiniennes sur une série de points en suspens et notamment:
1 — Les déplacements des Palestiniens entre la Cisjordanie et la bande de Gaza.
2 — La mise en service de l’aéroport de Rafah dans le sud de la bande de Gaza.
3 — La construction d’un port maritime à Gaza.
4 — Les questions économiques, financières, civiles et de sécurité.

Pérès: l’accord est «le même» que celui de
l’an dernier

Par ailleurs, le chef de l’opposition travailliste israélienne M. Shimon Pérès a estimé que l’accord conclu hier sur Hébron par le gouvernement de droite de M. Benjamin Netanyahu était «le même» que celui qu’il avait conclu avec l’OLP en septembre 1995.
«Je ne vois aucune modification par rapport à l’accord que nous avions conclu, a déclaré à la télévision publique M. Pérès qui était interviewé à New York.
Les Israéliens ont «obtenu quelques points en plus, de même que les Palestiniens, mais en fin de compte, l’accord est le même», a ajouté l’ancien premier ministre.
M. Netanyahu n’a cessé ces derniers mois d’expliquer le retard dans les négociations sur Hébron par sa volonté d’obtenir un meilleur accord que celui conclu par les travaillistes.
«L’important pour tous est de comprendre que les accords d’autonomie sont les seuls à pouvoir apporter la paix dans la région, il n’y a pas d’alternative», a ajouté M. Pérès.
Interrogé sur un éventuel gouvernement d’union nationale réunissant le Likoud de M. Netanyahu et les travaillistes, M. Pérès a renvoyé la balle dans le camp du premier ministre en affirmant que c’était à lui de «faire le premier pas».
La conclusion dans la nuit de mardi à mercredi de l’accord sur Hébron constitue le premier arrangement de paix entre l’OLP et le Likoud.
Près de 12 heures auront été nécessaires au gouvernement israélien, réuni hier en séance plénière afin d’entériner l’accord sur Hébron. Le Conseil des ministres a été marqué par un débat houleux où le premier ministre, Benjamin Netanyahu, a eu du mal à faire valoir son point de vue. Les discussions ont été ponctuées par plusieurs incidents, les plus notoires...