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Actualités - ANALYSE

Le chef du législatif s'est déchaîné tous azimuts Berry : un coup d'éclat lourd de sens

Le coup d’éclat du président Nabih Berry peut paraître déroutant de prime abord. Ce chantre du modérantisme se déchaîne brusquement tous azimuts, frappe à droite comme à gauche, critique ceux qui critiquent des institutions qu’il prend soin de ne pas épargner lui-même et ne se ravise, ne s’adoucit qu’en parlant de Bkerké, entendre l’Est politique et au-delà, il faut bien le dire, cet Occident qui tient tellement aux libertés, aux droits de l’homme...

Charges anciennes
et nouvelles

Comment se peut-il que, leader sudiste avant tout, le chef d’«Amal» n’ait pas limité toute intervention publique en ces moments de danger pressant à aun appel à l’union sacrée, à la mise de côté de toute querelle intestine pour soutenir une cause une fois de plus gravement menacée par le bellicisisme sioniste... Dans les cercles politiques on se dit surpris qu’au lieu d’adopter une telle position, de plus conforme à sa mission de rassembleur en tant que président de l’Assemblée nationale, M. Berry ait au contraire fait feu de tout bois, en accumulant les charges anciennes ou nouvelles, ce qui n’est pas de coutume dans les affrontements locaux en général axés sur une seule affaire, la plus récente...
«Il ne faut pas croire, commente un ancien ministre de l’Est en réponse à ces étonnements, que M. Berry ait oublié ou négligé la primauté du dossier Sud. Au contraire même, puisqu’avec beaucoup de réalisme, il le traite sous l’angle de ses attaches régionales qui elles-mêmes doivent tenir compte de facteurs internationaux que la conjoncture rend essentiels.»
Et d’expliquer que «dans la phase présente, et en attendant qu’Albright déboule enfin dans la région pour remettre les pendules à l’heure, c’est le thème de la violence qui domine. L’alternative vue du côté israélien est claire: ou la guerre ou le terrorisme sous diverses formes: des bombardements frontaliers intensifs, des attentats à l’intérieur, chez nous comme en Syrie. Donc quand Mordechaî promet qu’il n’y aura pas de guerre, il n’en reste pas moins inquiétant, soit qu’il soit en train de lancer un écran de fumée pour favoriser une attaque-surprise; soit qu’il soit ainsi en train de «prédire» une recrudescence apocalyptique des explosions de véhicules piégés ou des assassinats. Méfiance, vigilance et prévention s’imposent donc avec force pour la Syrie comme pour nous. Il y a donc des freins potentiels, des parties à ménager. Dans la situation actuelle, quand on entend un Chirac relever que les rafles au Liban, plus précisément à l’Est, ne sont pas «une bonne chose» on peut difficilement lui rétorquer que cela ne le regarde pas, comme on avait pu le faire en 92 avec James Baker lui-même. On a en effet besoin de tous les appuis possibles et comme on ne sait pas trop si on peut compter dans l’immédiat sur les Etats-Unis, il faut également se tourner vers l’Europe, d’ailleurs plus proche et plus amicale au fond».

Bien des choses
ont changé

«Or si l’on y regarde de près, conclut cette source, c’est dans une telle optique générale que se situe la sortie verbale du président Berry. On en retient en effet qu’il «donne» tout ce qu’on veut aux tendances occidentales: défense des droits de l’homme par la dénonciation des arrestations irrégulières; sévère critique du tir de katioucha sur la Galilée; fin du système anti-démocratique dit de la troïka; prise à partie du chef du gouvernement pour son différend avec une institution que même les Américains apprécient; réalignement sur les positions intérieures de Bkerké avec même de subtiles surenchères quand il s’agit d’expliquer les boutades antérieures... Il n’y a qu’à comparer entre les déclarations de M. Berry voici quelques jours et ses propos de jeudi pour comprendre qu’il y a bien des choses qui ont changé. Et il y a tout à parier que sur les points essentiels les pôles bien affranchis du camp loyaliste ne devraient pas tarder à abonder dans le sens d’un homme qui est sans aucun doute très bien informé».

P. A-A.
I.D.
Le coup d’éclat du président Nabih Berry peut paraître déroutant de prime abord. Ce chantre du modérantisme se déchaîne brusquement tous azimuts, frappe à droite comme à gauche, critique ceux qui critiquent des institutions qu’il prend soin de ne pas épargner lui-même et ne se ravise, ne s’adoucit qu’en parlant de Bkerké, entendre l’Est politique et au-delà, il...