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Actualités - CHRONOLOGIE

La pneumonie d'Eltsine le tiendra éloigné du Kremlin au moins trois semaines

MOSCOU, 10 Janvier (AFP). — La pneumonie qui a de nouveau poussé Boris Eltsine sur un lit d’hôpital est plus grave qu’initialement annoncé et confirme la grande faiblesse du président russe, faisant craindre pour la Russie une période de stagnation, voire de troubles alimentés par l’opposition.
Le médecin en chef du Kremlin Sergueï Mironov a indiqué vendredi que M. Eltsine resterait hospitalisé encore au moins trois jours et qu’il lui faudrait ensuite trois semaines de convalescence.
«Nous avons défini cette période pour nous-mêmes et pour le président», a indiqué le médecin en chef, ajoutant prudemment: «Les pronostics sont une chose, la vie peut y apporter des corrections».
Les médecins de l’hôpital central du Kremlin où se trouve le chef de l’Etat depuis mercredi ont diagnostiqué une pneumonie double et non une infection légère.
Dès lundi, les médecins lui avaient conseillé de se faire hospitaliser, mais «le président Eltsine a catégoriquement refusé». Deux jours plus tard, les médecins constatant que les deux poumons étaient atteints, M. Eltsine était contraint de se plier à leurs injonctions, a indiqué M. Mironov.
«Nous n’avons pas encore obtenu de tournant décisif» dans les soins, a-t-il ajouté, et une rechute serait donc possible, même s’il y a «des indices objectifs de l’amélioration de l’état de santé de M. Eltsine avec moins de crépitations et une respiration devenue plus facile».
Le médecin a souligné que la pneumonie «pouvait avoir des conséquences» négatives même après la guérison. D’autant que le chef de l’Etat, dont on a souvent évoqué un penchant dépressif, n’est «pas très joyeux» de se retrouver à nouveau dans la peau du malade, selon M. Mironov. Toute visite lui est interdite pour les prochains jours.

Le sommet de la
CEI reporté

M. Eltsine, qui prévoyait après six mois d’absence un retour en fanfare, annonçant des mesures décisives et promettant de reprendre en main tous les problèmes de la Russie accumulés pendant son absence, est à nouveau éloigné des affaires et voit ses espoirs de renaissance politique gelés.
Le sommet de la CEI prévu à Moscou le 17 janvier est d’ores et déjà reporté au 30-31 janvier et le déplacement de M. Eltsine à La Haye pour un sommet Russie-Union européenne prévu le 4 février devient hautement hypothétique.
La presse estime que l’hospitalisation surprise du président, deux semaines à peine après son retour aux affaires, prouve à tous que son état de santé est extrêmement précaire.
«Le premier doute était apparu lors de la rencontre avec le chancelier allemand Helmut Kohl (le 4 janvier): le président russe était à l’évidence en mauvaise forme, avachi et blanc comme un linge», note Stepan Kissilev, éditorialiste du quotidien Izvestia.
Pour Eltsine, qui, à 65 ans, se remet juste de son quintuple pontage coronarien du 5 novembre, le danger est certain, d’autant qu’il pourrait choisir à nouveau de hâter sa convalescence contre l’avis des médecins pour prouver qu’il est de retour.

Absences et
semi-présences

«Tout refroidissement, toute infection comporte un risque de détachement des pontages implantés. Il existe également un risque de rétrécissement ou de bouchage du vaisseau sanguin», explique un médecin de l’hôpital de l’Académie des sciences, Alexandre Gagman.
Pour le pays, le risque est tout aussi grand. «Le président ou la Russie, lequel est le plus malade ?», se demande Vitali Tretiakov, rédacteur en chef du quotidien Nezavissimaïa Gazeta.
«Si la situation perdure», et que les absences succèdent à des «semi-présences», la Russie va renouer avec la stagnation et «prendre du retard», estime M. Tretiakov.
Ce nouvel incident de santé signifie que «l’opposition va ressortir le thème de l’examen médical obligatoire» pour diriger le pays, «que les prétendants vont bander leurs muscles, prêts à se mettre dans le starting bloc de la course au Kremlin», que «les investisseurs occidentaux vont encore reporter leurs décisions» et qu’«aucun haut fonctionnaire n’osera prendre les décisions dont l’économie à désespérement besoin», prédit M. Kissilev.
Les opposants de M. Eltsine annoncent déjà sa mort politique. Le président du Conseil de la fédération (Chambre haute du Parlement) a demandé vendredi une réforme constitutionnelle renforçant les pouvoirs du Parlement. «Le pays ne peut plus vivre uniquement de décrets et d’arrêtés», a déclaré Egor Stroev, un ancien communiste devenu proche du pouvoir.
Le général Alexandre Lebed se dit, lui, prêt à «prendre le pouvoir par la voie civilisée», rappelant qu’il vient de créer son propre parti avec l’intention de «vaincre lors de la prochaine élection présidentielle».
MOSCOU, 10 Janvier (AFP). — La pneumonie qui a de nouveau poussé Boris Eltsine sur un lit d’hôpital est plus grave qu’initialement annoncé et confirme la grande faiblesse du président russe, faisant craindre pour la Russie une période de stagnation, voire de troubles alimentés par l’opposition.Le médecin en chef du Kremlin Sergueï Mironov a indiqué vendredi que M....