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Actualités - CHRONOLOGIE

Les nuages s'accumulent sur l'économie allemande

WIESBADEN (Allemagne), 9 Janvier (Reuter). — L’Allemagne a terminé l’année 1996 avec un niveau de chômage record et une croissance un peu inférieure aux prévisions de mauvais augure dans la perspective de la monnaie unique européenne. L’Office fédéral du Travail a annoncé jeudi une hausse de 48.000 du nombre de demandeurs d’emplois en décembre, à 4,156 millions (corrigé des variations saisonnières), chiffre supérieur au précédent record de 4,1 millions enregistré en novembre. Cette forte dégradation avait été prévue par les économistes.
Le taux de chômage, calculé à partir de données brutes, a augmenté à 10,8% contre 10,3% en novembre.
«Ces chiffres sont décevants», a estimé Gertrud Traud, économiste à la Bank Julius Baer à Francfort. «Nous pensons que cette tendance négative va se poursuivre, avec une détérioration jusqu’en février quand le chômage pourrait culminer à 11,3%».
En données brutes, l’Allemagne comptait en décembre 4,148 millions de sans - emploi, chiffre inférieur aux 4,27 millions recensés en février 1996. Mais le président de l’Office du Travail, Bernhard Jagoda, a dit ne pouvoir exclure une dégradation jusqu’à 4,5 millions lors des mois à venir.
Lors de la présentation de ses vœux à la presse, le chancelier Helmut Kohl a jugé «totalement inacceptable» le niveau actuel du chômage, tout en reconnaissant qu’il serait difficile de réduire de moitié le nombre de sans-emplois d’ici l’an 2000 comme le souhaite le gouvernement.
Il a cependant estimé que la faiblesse des taux d’intérêt, la maîtrise de l’inflation et les accords salariaux modérés permettaient d’espérer une accentuation de la reprise économique avec un effet positif sur l’emploi.

Déficit supérieur
à Maastricht

La publication des chiffres du chômage a coïncidé avec l’annonce, par l’Office fédéral de la statistique, d’une estimation de croissance du produit intérieur brut allemand de 1,4% en 1996, après +1,9% en 1995.
Le déficit budgétaire de l’Allemagne — crucial pour son accession à l’Union économique et monétaire (UEM) — a représenté 3,9% du PIB en 1996 après 3,5% en 1995, a noté l’Office.
Le Traité de Maastricht fixe à 3,0% la limite du déficit budgétaire d’un pays pour qu’il puisse participer à la monnaie unique le 1er janvier 1999.
Les chiffres du chômage sont tout aussi sensibles pour les objectifs européens du gouvernement puisqu’il a retenu, dans ses prévisions budgétaires, une moyenne inférieure à quatre millions de demandeurs d’emplois pour 1997 — année qui servira de référence pour la sélection des membres de l’UEM.
Selon l’Office de la statistique, l’économie devrait rester faible en 1997 avec cependant des conditions plus favorables.
Le ministre de l’Economie Günter Rexrodt a relevé que la croissance de 1,4% était conforme à la prévision gouvernementale de 1,5%, et estimé que les conditions étaient réunies pour une amélioration en 1997, tant pour l’activité que pour l’emploi.
«L’environnement économique mondial se développe de manière tout à fait positive et les conditions d’investissement s’améliorent», a-t-il souligné dans un communiqué, ajoutant que le gouvernement poursuivrait ses efforts de consolidation budgétaire.
L’activité s’est cependant ralentie à la fin 1996 et l’Office de la statistique a retenu un postulat d’une croissance nulle pour le quatrième trimestre, dont le PIB n’a pas encore été calculé.
Les économistes craignent que les conditions hivernales actuelles n’entravent le secteur du bâtiment au point de provoquer une contraction de l’économie au premier trimestre de cette année — comme cela avait déjà été le cas lors des trois premiers mois de 1996 — sans grand espoir d’amélioration avant le printemps.
La plupart ne prévoient pas de nouvelle baisse des taux d’intérêt allemands, déjà à leurs plus faibles niveaux historiques, mais certains estiment que la Bundesbank doit agir pour relancer l’économie.
«Les responsables de la Bundesbank ne peuvent pas rester les bras croisés lorsqu’on prédit qu’il y aura 4,5 millions de chômeurs dans deux mois», déclare ainsi Armin Kayser, économiste chez SBC Warburg à Francfort.
En attendant, la banque centrale, qui tenait jeudi sa première réunion de 1997, a opté pour le statu quo en matière de taux.
WIESBADEN (Allemagne), 9 Janvier (Reuter). — L’Allemagne a terminé l’année 1996 avec un niveau de chômage record et une croissance un peu inférieure aux prévisions de mauvais augure dans la perspective de la monnaie unique européenne. L’Office fédéral du Travail a annoncé jeudi une hausse de 48.000 du nombre de demandeurs d’emplois en décembre, à 4,156 millions (corrigé des...