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Actualités - CHRONOLOGIE

Goma vit dans la crainte d'une contre-offensive de l'armée zairoise

GOMA (Zaïre), 8 Janvier (AFP). – De nombreux habitants de Goma (est du Zaïre), «libérés» par la rébellion le 1er novembre, vivent dans la crainte d’une contre-offensive de l’armée zaïroise, annoncée comme «totale et foudroyante» par les autorités de Kinshasa, et envisagent de quitter la ville.
Ils craignent une explosion de violence, avec de sanglants règlements de comptes, si les forces gouvernementales reprennent la ville ou même s’en approchent.
De prime abord, la capitale du Nord-Kivu, où la rébellion de Laurent-Désiré Kabila a installé son état-major, présente pourtant un aspect normal: le marché central fonctionne, des voitures continuent à circuler sur les routes défoncées, certains magasins sont ouverts.
Mais tous les sujets de conversation convergent vers cette «contre-offensive». Nombre de personnes suivent avec attention les informations des radios internationales sur la situation dans la région, analysant longuement les déclarations des uns et des autres.
«Je veux partir d’ici, je vais vendre ma voiture pour avoir de l’argent. Ici, ça ne fait que commencer», explique un jeune homme en sortant de sa poche un morceau de papier froissé.
«Un ami m’a donné un plan pour partir. Tu passes par le Rwanda jusqu’en Tanzanie, au poste-frontière de Rusumo, puis tu prends le bus jusqu’à Kigoma (port tanzanien sur le Lac Tanganyka), tu traverses le lac pour aller à Kalemie (port zaïrois contrôlé par les forces gouvernementales)».
«De Kalemie, tu peux après aller vers le Shaba (Sud). Il y a aussi une autre route pour aller au Kenya, via le Rwanda et l’Ouganda», ajoute-t-il. «Beaucoup sont déjà partis, ils ont bradé leurs affaires pour se payer le voyage», assure-t-il.
D’autres attendent de voir comment la situation va évoluer, ont déjà fait faire un laissez-passer pour le Rwanda et ont tous les papiers en règles pour voyager, au cas où...

Les rumeurs
les plus folles

La cinquantaine d’expatriés encore à Goma ne sont pas épargnés par ce climat de tension, et semblent jouer à se faire peur en propageant dans leur petite communauté les rumeurs les plus folles.
Les agences des Nations Unies présentes dans la capitale du Nord-Kivu ont réduit leur personnel expatrié au strict nécessaire, après l’avoir évacué du 2 au 22 novembre, au lendemain de la prise de la ville par les rebelles.
Sept expatriés sont en poste au bureau du Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), trois au Programme alimentaire mondial (PAM) et deux au Fonds de l’ONU pour l’enfance (UNICEF).
Le niveau d’alerte pour le personnel onusien est en phase 3, c’est-à-dire que leurs valises doivent être prêtes, avec un maximum de 15 kg de bagages, et qu’ils doivent avoir en permanence sur eux tous les documents de voyage en cas de départ précipité.
La phase 1 se limite à des mesures de précaution, la phase 5 signifie l’évacuation immédiate.
Lundi soir, les ressortissants belges de Goma ont de nouveau reçu des instructions de leur ambassade à Kigali (Rwanda) en vue de quitter la ville, pour des raisons de sécurité.Cet appel, répété fréquemment ces dernières semaines, ne semble pas avoir été motivé par une dégradation particulière de la situation, les rebelles se comportant mieux envers la population que les Forces armées zaïroises (FAZ), habituées aux «petits cadeaux», de préférence en dollars.
GOMA (Zaïre), 8 Janvier (AFP). – De nombreux habitants de Goma (est du Zaïre), «libérés» par la rébellion le 1er novembre, vivent dans la crainte d’une contre-offensive de l’armée zaïroise, annoncée comme «totale et foudroyante» par les autorités de Kinshasa, et envisagent de quitter la ville.Ils craignent une explosion de violence, avec de sanglants règlements de comptes, si...