Carnet de route Recurrences

Ainsi, Mme Colonna, porte-parle de l’Elysée, nous dit en substance que M. Hariri s’est fait taper sur les doigts par son grand ami, M. Chirac, pour manquement du Liban au respect des droits de l’homme dans la ténébreuse affaire du bus syrien. Heureusement pour nous, la France a une très bonne agence de presse qui nous a transmis la nouvelle, notre agence nationale l’ayant éludée. Ceci dit, entre les deux hommes, ça baigne, c’est super, c’est la pêche. Chirac en est à sa deuxième grande amitié arabe: la première ayant été aussi idyllique, celle qui le liait à Saddam Hussein quand il était premier ministre de Giscard et qu’il se promenait en blouse blanche avec le président irakien, dans des laboratoires — de quoi, déjà? — à Bagdad. Comme le président français n’a pas les mêmes goûts que Gide, il faut bien se dire qu’il a simplement, et ça lui ressemble, et c’est récurrent, des coups de cœur pour les Sarrasins. Chirac est un sentimental.

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La prise d’otages de Lima, qui a passé le cap de la nouvelle année avec le même immobilisme, me frappe comme un archaïsme dans la stratégie de la terreur. Les méthodes politiques se démodent, elles aussi, avec le temps, on y pense dans des cas comme celui des 70 otages qui se tiennent compagnie depuis trois semaines. L’âge d’or de la prise de l’ambassade d’Arabie Séoudite à Khartoum ou celui des opérations signées Carlos paraissait révolu. Mais il semble que l’exemple des «anciens» continue de servir, même s’il paraît aujourd’hui anachronique. Bon.
L’horreur vient d’ailleurs: des massacres d’Algérie avant tout. Et des attentats islamistes en général au Moyen-Orient (1). à corps ou véhicules piégés, le bilan est insoutenable.

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Il n’y a pas de neige en montagne; même le Sannine est dégarni. Il faut aller skier en Suisse qui, selon un humoriste du début du siècle, «est un petit pays où les négligences inconsidérées de la voirie ont laissé les neiges s’accumuler à des hauteurs extraordinaires».
Ceci pour se changer les idées...

Amal NACCACHE


(1): Avant de devenir une vedette de l’orientalisme français, Gilles Kepel avait écrit un petit livre, «Le prophète et Pharaon» (à propos de l’assassinat de Sadate) qui mettait en lumière, mieux qu’un long traité, le sens de l’islamisme, au délà de Tekfir wal Hijra.