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Actualités - CHRONOLOGIE

L'Irak accuse l'Iran d'être impliqué dans l'attentat contre les Moudjahidine



L’Irak a accusé hier soir l’Iran d’avoir mené une attaque au mortier en plein cœur de Bagdad contre la principale organisation iranienne d’opposition armée, aggravant la tension qui couvait avec Téhéran.
L’attaque qui s’est déroulée dans la nuit de mardi à mercredi a dévasté une rue de Bagdad et fait un mort irakien et plusieurs blessés, selon l’Irak.
Dans un communiqué, le ministère irakien de l’Intérieur a affirmé que «tous les indices montrent l’implication du régime iranien dans cette opération criminelle». Les «autorités ont ouvert une enquête pour dévoiler les criminels» qui ont mené l’opération, ajoute le communiqué.
L’organisation iranienne des Moudjahidine du peuple a affirmé que trois obus de mortier avaient été tirés à partir d’un camion contre un quartier du centre de Bagdad abritant son siège principal sans le toucher.
Selon elle, un civil irakien qui était hospitalisé dans un établissement proche du lieu de l’attentat est décédé d’une crise cardiaque à la suite des explosions et, des dizaines d’autres civils, dont des enfants, ont été blessés.
Les correspondants de presse ont été emmenés en visite guidée dans le quartier par les Moudjahidine du peuple alors que les journalistes ne peuvent se déplacer d’habitude sans l’accord des autorités.
Ils ont pu voir deux cratères creusés côte à côte dans la chaussée de la rue Chaybani. Les obus ont soufflé les façades du laboratoire central de Bagdad et celles des édifices voisins, dont un hôpital. Des dizaines d’ouvriers s’activaient à nettoyer les débris dans la rue, jonchée de morceaux de tôle arrachés aux toitures.
Les Moudjahidine du peuple ont immédiatement accusé l’Iran de cet attentat, le plus grave contre leurs bureaux à Bagdad depuis qu’ils se sont installés en Irak il y a dix ans.
Ils ont appelé les autorités irakiennes à «fermer l’ambassade d’Iran qui fomente des opérations terroristes et espionne l’opposition».
Cette attaque intervient alors que les relations se sont détériorées depuis décembre entre l’Irak et l’Iran, le fils du président Saddam Hussein, Oudaï, ayant implicitement accusé Téhéran d’être responsable d’un attentat sanglant dont il a réchappé.
L’Iran a démenti être impliqué dans l’attentat, revendiqué par le parti islamiste chiite ad-Daawa, membre de l’Assemblée suprême de la révolution islamique d’Irak (ASRII), basée à Téhéran.
Malgré plusieurs tentatives de normalisation, l’Irak et l’Iran s’accusent régulièrement de violer les accords de cessez-le-feu conclus en août 1988, après huit ans d’un conflit sanglant. Tous deux soutiennent les opposants de leur adversaire.
Les Moudjahidine ont montré aux journalistes un camion immatriculé en Irak, utilisé selon eux pour lancer les trois obus de 200 kg chacun et sur lequel trois mortiers de gros calibre étaient installés. Ils n’ont pas pu expliquer où était tombé le troisième obus. «Il a peut-être explosé en vol», a affirmé l’un d’eux aux journalistes.
«Le camion a été acheminé d’Iran à travers la frontière afin des mener cette opération criminelle», a déclaré un responsable de Moudjahidine aux journalistes, expliquant qu’il avait traversé les régions kurdes échappant au contrôle de Bagdad. Il a montré des centaines de briques alignées sur le sol, utilisées selon lui pour camoufler les mortiers.
L’Irak a accusé hier soir l’Iran d’avoir mené une attaque au mortier en plein cœur de Bagdad contre la principale organisation iranienne d’opposition armée, aggravant la tension qui couvait avec Téhéran.L’attaque qui s’est déroulée dans la nuit de mardi à mercredi a dévasté une rue de Bagdad et fait un mort irakien et plusieurs blessés, selon l’Irak.Dans un...