VARSOVIE, 7 Janvier (AFP). — Un mouvement spontané de lutte contre la pornographie a vu le jour en Pologne, mais sans réussir à empêcher la progression des ventes de magazines pour adultes.
Un petit groupe de personnes très comme-il-faut se présente devant un kiosque à journaux d’un quartier résidentiel de Varsovie. Deux hommes, cravate et chemise blanche, une dame en jupe longue. Au lieu d’acheter un journal, ils encouragent vivement le marchand à enlever les magazines pornographiques de sa vitrine.
Le lendemain, on ne voit plus de photos osées dans ce kiosque, dont la vitrine s’orne d’un lapin rayé d’une barre rouge, sigle du mouvement, qui ne ressemble guère à celui de Playboy.
Certains vendeurs de journaux ne réagissent pas aux menaces. Alors, les apôtres de la moralité font boycotter leur commerce et les poursuivent en justice. Les premières plaintes de particuliers invoquant l’article 173 du code pénal sur la prévention de la pornographie ont déjà été déposées dans plusieurs villes.
Cette action spontanée a été rapidement appuyée par une radio catholique conservatrice radicale, Maryja (Marie), mais il est impossible de juger la portée de ce mouvement spontané et peu structuré.
C’est à Bialystok (nord-est) que Wojciech Zawadzki, jeune homme d’affaires et père de six enfants, a livré une bataille acharnée contre ce qu’il appelle la «pornographie déclarée». Il envoie des brochures d’information et des lettres-types à toute personne qui veut dénoncer ce phénomène.
«Le délit est constitué quand des photographies des organes génitaux pendant l’acte sexuel sont exposées à tout le monde, y compris les enfants», explique M. Zawadzki. «Ce n’est pas une lutte contre la sexualité elle-même, mon but est de faire respecter les lois et de former une société consciente de ses droits et devoirs».
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