En janvier, New Delhi avait transmis à Islamabad et à une quinzaine de chancelleries un dossier de preuves « accablantes » montrant que les attaques de Bombay avaient été planifiées, préparées et pilotées depuis le Pakistan, avec « probablement » la complicité passive de hiérarques de ce pays.
New Delhi, Washington et Londres imputent ce carnage (174 tués, dont neuf des dix assaillants) au Lashkar-e-Taïba (LeT), un groupe islamiste armé clandestin pakistanais actif au Cachemire. Mais les États-Unis et la Grande-Bretagne ne croient pas à l'implication d'officines de l'État pakistanais. Le Pakistan a nié en bloc, a fait arrêter de nombreux membres d'une association caritative proche du LeT et mène sa propre enquête. Il publiera la semaine prochaine les résultats de son enquête, a déclaré hier le Premier ministre Yousuf Raza Gilani. Mais d'après le journal pakistanais Dawn, les enquêteurs à Islamabad ont conclu à la responsabilité d'une organisation islamiste clandestine basée au Bangladesh, le Harkat-ul-Jihad al-islmani (HuJI). Le Bangladesh est un pays musulman laïc enclavé dans le nord-est du sous-continent indien, appelé Pakistan oriental avant son indépendance de 1971. Il est aux prises avec des cellules islamistes armées, dont le HuJI, accusé d'avoir commis des attentats dans le pays en 2003 et 2004. Il est surtout montré du doigt pour 12 attaques simultanées en octobre dernier dans l'État indien de l'Assam, dans le Nord-Est, à la frontière bangladaise. 80 personnes y avaient trouvé la mort.