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Moyen Orient et Monde - Irak

Maliki triomphe aux élections provinciales

Le Premier ministre bénéficie désormais de la légitimité populaire qui lui manquait depuis son arrivée au pouvoir il y a trois ans.
La liste « Coalition pour l'État de droit » patronnée par le chef du gouvernement domine à Bagdad avec 38 % des voix loin devant ses suivantes qui n'obtiennent au mieux que 9 %, a annoncé hier le directeur administratif de la commission électorale, Qassem al-Daoudi, précisant que les résultats portaient sur 90 % des suffrages. Elle mène dans huit des neuf provinces chiites du sud de l'Irak, réussissant notamment un exploit dans la province méridionale de Bassora avec un score de 37 %, soit 25 points d'avance sur sa rivale directe. La liste du Premier ministre perd seulement le gouvernorat de Kerbala au profit de Youssef al-Haboubi, un haut fonctionnaire de l'époque de Saddam Hussein accusé par les religieux d'être un baassiste.
« Maliki est dans une position bien plus forte qu'avant. C'est lui et personne d'autre qui déterminera les prochaines alliances », a indiqué à l'AFP Tarek al-Maamouri, un analyste politique irakien. « Les autres partis devront le convaincre qu'ils sont les meilleurs partenaires », a-t-il ajouté. Dans ce scrutin proportionnel, les alliances sont quasiment obligatoires pour diriger les provinces. Samedi, le vote a eu lieu dans 14 des 18 provinces et la participation s'est élevée à 51 %. Les élections auront lieu plus tard dans les trois provinces kurdes et à Kirkouk.
Le grand perdant est le Conseil supérieur islamique d'Irak (CSII) de Abdel-Aziz Hakim, qui a perdu la haute main sur les sept provinces chiites et Bagdad, qu'il contrôlait depuis 2003. Il arrive en deuxième position à Babylone, Najaf, Bassora, Diwaniya, Mouthana et Wassit et est largement distancé dans le reste des régions chiites. Les partisans du chef radical chiite Moqtada Sadr perdent Missan, l'unique province qu'ils géraient, mais arrivent deuxièmes à Bagdad et à Zi Qar, dont la capitale est Nassiriya. Le mouvement Fadhila (chiite) perd la province méridionale de Bassora, qui était son bastion.
Dans les régions sunnites, plusieurs partis se partagent les provinces. À al-Anbar, la liste du député Saleh al-Moutlak du Projet national irakien (17,6 %) arrive en tête, devançant la coalition tribale menée par cheikh Ahmad Bou Richa, chef de Sahwa (réveil en arabe), milice d'anciens insurgés qui luttent contre el-Qaëda. Dans la province septentrionale de Ninive, dont Mossoul est la capitale, la coalition sunnite antikurde al-Hadba frise la majorité absolue (48,4 %), devant la liste à majorité kurde Fraternité Ninive (25,5 %). Par ailleurs, le Front de la concorde irakienne, principal groupe sunnite au Parlement, l'emporte à Salaheddine, d'où était originaire l'ancien dictateur Saddam Hussein, et dans la violente province de Diyala.
Selon la loi électorale, les minorités disposent de six sièges dans l'ensemble du pays (trois à Ninive, deux à Bagdad et un à Bassora). Trois - un par province - reviennent aux chrétiens, les trois autres étant attribués à des sectes ésotériques. À Ninive, le Mouvement yazédi pour les réformes et le progrès et les Chabaki indépendants ont enlevé chacun un siège. À Bagdad, le représentant de la secte des sabéens a fait un score digne de l'époque de Saddam Hussein en remportant 100 % des suffrages.
La liste « Coalition pour l'État de droit » patronnée par le chef du gouvernement domine à Bagdad avec 38 % des voix loin devant ses suivantes qui n'obtiennent au mieux que 9 %, a annoncé hier le directeur administratif de la commission électorale, Qassem al-Daoudi, précisant que les résultats portaient sur 90 %...
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