Israël : un dirigeant du Likoud s'inquiète de la poussée de l'extrême droite

Un dirigeant du parti de droite Likoud, favori pour remporter les législatives du 10 février, a exprimé mercredi sa préoccupation pour "la stabilité du futur gouvernement" face à la montée en flèche dans les sondages de l'extrême droite.

"Si le Likoud ne dispose pas d'une forte majorité dans la prochaine Knesset (parlement) il ne pourra pas constituer un gouvernement stable", a déclaré à la radio militaire le député Yuval Steinitz.

Il a rappelé que le numéro un du parti, l'ancien Premier ministre Benjamin Netanyahu qui craint d'être l'otage de l'extrême droite, aspirait à la formation d'un "gouvernement d'union" le plus large possible, sur la base du programme de son parti englobant des "partis sionistes" (à l'exclusion des partis arabe israéliens).

"Il est essentiel qu'Israël ait un gouvernement stable face aux graves défis politiques, sécuritaires et économiques" auxquels il devra faire face, a poursuivi ce candidat du Likoud et ancien président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset.

Les sondages prévoient une victoire électorale du Likoud qui s'accompagnerait d'une percée du parti d'extrême droite Israël Beitenou, dirigé par le député d'opposition Avigdor Lieberman.

Lieberman, un partisan de la manière forte, originaire d'ex-URSS est un ancien chef du cabinet de M. Netanyahu. Il a commencé sa carrière politique il y a une trentaine d'années au sein du mouvement Kach d'inspiration raciste du rabbin Méir Kahana, depuis décrété hors la loi, selon des déclarations publiées mercredi par la presse d'anciens responsables du mouvement.

Dans un sondage publié mardi, Israël Beitenou, une formation laïque, est créditée de quelque 17 sièges sur 120, contre 11 dans la présente législature. Elle deviendrait la troisième formation du pays, ex aequo avec le parti travailliste, dirigé par le ministre de la Défense Ehud Barak.

Le Likoud obtiendrait autour de 27 mandats contre 12 dans le Parlement sortant. Le parti de centre-droit au pouvoir Kadima, dirigé par la ministre des Affaires étrangères Tzipi Livni, obtiendrait environ 23 sièges contre 29 actuellement.

Grâce à la montée de l'extrême droite et à l'appui des formations religieuses, une coalition de droite dirigée par Benjamin Netanyahu serait assuré d'une majorité d'au moins 65 députés sur 120.

Mais Netanyahu a manifesté sa préférence pour un gouvernement d'union nationale sous sa direction et comprenant les travaillistes et le Kadima, pour éviter d'être otage de l'extrême droite.

Ces dernières semaines, cette poussée de l'extrême droite se fait au détriment du Likoud dont l'avance dans les sondages s'est érodée. Le Likoud, s'est toutefois abstenu de s'attaquer de front à Israël Beitenou dans sa propagande électorale.