Des corps, brûlés au-delà de toute identification possible, gisaient toujours plusieurs heures plus tard autour de la carcasse du poids lourd alors que les secours s'affairaient encore à évacuer les blessés vers les hôpitaux de la région, a constaté un correspondant de l'AFP. Des familles en pleurs étaient à la recherche de proches disparus. Plusieurs religieux priaient à la mémoire des victimes et tentaient de réconforter les survivants. Sol jonché de bidons et de jerricans, véhicules déchiquetés, végétation carbonisée : les environs de l'accident présentaient un paysage de désolation totale, témoignant de la violence de l'explosion qui a été entendue à plusieurs kilomètres à la ronde.
Selon les premiers éléments de l'enquête, la plupart des victimes s'étaient ruées sur le lieu de l'accident du camion, renversé sur le bas-côté. Elles tentaient de récupérer le carburant qui coulait lorsque la citerne a explosé, selon le porte-parole de la police Eric Kiraithe. Selon certains témoins, l'incendie suivi de l'explosion pourrait avoir été déclenché par une cigarette. Selon le porte-parole de la police, la cause exacte de l'accident reste à établir.
Après ce drame, le président Mwai Kibaki a décrété hier une semaine de deuil national, a annoncé le porte-parole du gouvernement, Alfred Mutua, ajoutant qu'il « n'y aura aucune célébration nationale pendant cette période et que les drapeaux seront mis en berne ».