« J'essaie simplement de faire renaître cette forme artistique telle qu'elle était à l'origine », explique de sa voix douce cette femme de petite taille, dans une interview à l'AFP. « Elle est passionnée par le passé, par les showgirls du passé. Elle m'a dit un jour qu'elle ne s'intéressait guère au futur, et que ce qu'elle voulait, c'était améliorer le passé. J'ai trouvé cela beau, c'est impossible, mais c'est son but », témoigne Andrée Deissenberg, directrice du Crazy Horse. « La lingerie a été mon premier amour », explique Dita, vêtue pour l'interview d'une robe mi-longue signée Roland Mouret, et perchée comme il se doit sur des talons insensés. « J'ai d'abord voulu connaître l'histoire de la lingerie, c'est ainsi que je suis tombée sur des photos de pin-up, puis de là sur les stars du burlesque », poursuit-elle.
Habituée des défilés de mode de Dior, Jean Paul Gaultier ou Élie Saab, cette effeuilleuse qui a le paradoxe d'être une des femmes les mieux habillées du show-business doit une part de sa notoriété à son statut d'ancienne épouse de la rock star Marilyn Manson. Après une formation de danseuse classique, elle s'essaie au strip-tease et trouve vite sa marque en multipliant les références au glamour du passé, des bas-couture aux gants qui remontent jusqu'au coude. Elle devient derechef une icône des milieux fétichistes. « Le fétichisme m'a toujours intéressée, car j'aime ce qui accentue la forme féminine », explique-t-elle. « Des talons très hauts, des corsets qui resserrent la taille, les longs ongles rouges, le maquillage, tout cela est très féminin ». Le fétichisme « est aussi une façon d'adorer la féminité, les extrêmes, de trouver de la beauté dans les extrêmes. C'est ce qui m'a toujours attirée ».
Ce goût du bizarre érotique se retrouve sur scène, quand Dita Von Teese se retrouve dénudée dans un verre géant de Martini ou de champagne, quand elle prend une douche très moussante devant son public, grimpe sur un rouge à lèvres gigantesque ou apparaît vêtue uniquement de diamants ou de cristaux Swaroski.
Dita Von Teese passe de plus en plus de temps en France, où, se réjouit-elle, « on se souvient encore des noms de Mistinguett et de Joséphine Baker », stars française et américaine du music-hall parisien d'avant la Seconde Guerre mondiale. En Amérique, où est pourtant né le déshabillage sur scène, « ils ont totalement oublié cela et ils ont du mal à accepter l'idée que le strip-tease ait pu être une forme classique de divertissement », soupire Dita.