C'est ce qu'a affirmé le ministre de l'Intérieur, Ziyad Baroud, lors d'une conférence de presse organisée par le ministère de l'Intérieur qui inaugure une campagne nationale d'information pour l'obtention de la carte d'identité.
Devenue désormais le document par excellence, en plus du passeport, permettant au citoyen de voter le jour des élections, la carte d'identité peut dorénavant être obtenue entre dix et quinze jours au plus tard après le dépôt de la demande.
Selon les chiffres disponibles au ministère de l'Intérieur, ce sont près de 600 000 citoyens libanais qui n'ont toujours pas de carte d'identité. Une lacune qui n'est plus justifiée à la lumière des efforts gigantesques déployés par l'équipe du ministère, qui œuvre d'arrache-pied, depuis pratiquement l'adoption de la loi électorale en octobre dernier, pour assurer la logistique nécessaire au déroulement de l'opération électorale dans les meilleures conditions possibles.
C'est dans ce cadre que le ministère a réussi à mettre sur pied plus de 27 centres spécialisés, chargés de réceptionner les demandes des cartes d'identité, dont 21 sont déjà opérationnels, 6 autres (Zghorta, Bécharré, Koura, Marjeyoun, Rachaya, Hasbaya), devant commencer à fonctionner dès la semaine prochaine.
Pour réussir le pari, le ministère de l'Intérieur a procédé à une décentralisation en créant ces centres aux quatre coins du territoire (voir encadré) en vue de faciliter la procédure aux citoyens et d'accélérer le processus pour pouvoir remettre, au plus tôt, les cartes à leurs détenteurs.
Lors de la conférence de presse, M. Baroud a tenu à préciser que le but de l'opération est d'assurer à près d'un demi-million de citoyens la carte électorale d'ici à fin février, « date limite de la remise des demandes », a prévenu le ministre.
À noter que tous ceux qui tiennent à passer par le moukhtar pour l'obtention de leur carte d'identité peuvent toujours le faire, le nouveau mécanisme n'étant qu'un complément administratif visant à faciliter dans une large mesure les formalités, d'autant que le citoyen peut s'adresser à l'un des 27 centres qui se trouvent sur son lieu de résidence, puisqu'il n'est pas obligé d'aller dans son village ou localité d'origine pour présenter sa demande.
D'ici à la date butoir du 28 février, tous ceux qui n'ont pas encore présenté leur demande doivent le faire, à l'exception de ceux qui n'ont pu obtenir leur carte pour des raisons relatives à des problèmes d'empreintes digitales. Ces derniers doivent donc s'adresser au ministère de l'Intérieur, au bureau des empreintes, pour suivre leur dossier.
Ceux qui ont également présenté leur demande et qui ne savent toujours pas si leur carte est prête peuvent suivre leur formalité à partir d'Internet sur le site suivant :
www.moim.gov.lb.
À défaut, ils doivent s'adresser aux services de l'état civil à Beyrouth et dans les différents mohafazats pour s'enquérir de leur dossier, mais ne peuvent en aucun cas présenter leur formalité une deuxième fois puisqu'elle a déjà été enregistrée.
Pour plus d'efficacité, le ministère a prévu une campagne publicitaire sous forme de trois films, produits par l'agence Impact BBDO, incitant les citoyens à se prendre en main et à agir dans les délais prévus pour l'obtention de leur carte d'identité. Intitulée « Hawiytak, Sawtak » (une carte, une voix), la campagne a notamment prévu un petit dépliant à l'effigie de la carte d'identité, dans lequel figurent les centres qui réceptionnent les demandes, affectés aux six mohafazats.
« Au moins techniquement parlant, les prochaines élections seront moins problématiques que d'habitude », a assuré M. Baroud qui a souligné au passage que les efforts se poursuivent parallèlement pour mettre en place les autres mesures logistiques permettant aux autorités d'effectuer l'opération électorale en un seul jour.
À la question d'un journaliste qui cherchait à savoir « si les morts pourront, cette année, voter comme cela se passe d'habitude », le ministre a répondu que non seulement ils ne pourront plus le faire, mais « les vivants ne pourront plus voter plus d'une fois », laissant entendre que les listes électorales ont été remises à jour avec beaucoup de rigueur, de manière à ne plus permettre ce type de fraude qui avait entaché les opérations électorales précédentes.
Interrogé sur la raison pour laquelle le ministère n'avait pas prévu des centres similaires dans les pays d'immigration pour permettre à certains Libanais de solliciter leur carte d'identité à l'étranger, M. Baroud a répondu que cette question est du ressort du ministère des Affaires étrangères. Et de rappeler que le principe du vote des Libanais résidant à l'extérieur « est désormais un acquis consacré dans la loi. Il ne reste plus qu'à mettre les mécanismes nécessaires en place, un processus qui prendra plus de temps », d'où l'impossibilité de le faire avant les prochaines élections, a-t-il indiqué.
Quant à l'impact inévitable de la situation sécuritaire sur le déroulement du scrutin, le ministre a répondu que les forces de l'ordre et l'armée « seront mobilisées à cette fin ». Toutefois, a-t-il ajouté, « il revient au gouvernement réuni de garantir le climat le plus favorable pour cette consultation électorale », évoquant au passage l'accord de Doha, qui, a-t-il dit, a prévu « l'engagement de toutes les parties en présence à assurer le bon déroulement des élections ».
Je. J.