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Liban - Budget

Conseil du Sud : dix jours de concertations supplémentaires

Exécutif Le Conseil des ministres, réuni hier au palais de Baabda, a décidé d'accorder 10 jours à de nouvelles concertations portant sur les exigences du 8 Mars concernant le Conseil du Sud.
Au terme d'une nouvelle journée de polémique autour des ressources à allouer au Conseil du Sud (CS), le Conseil des ministres s'est réuni hier à Baabda, sous la présidence du chef de l'État, Michel Sleiman, pour poursuivre l'étude du projet de budget 2009. Un projet qui, comme on le sait, ne sera pas adopté tant qu'un compromis n'a pas été trouvé autour des 60 milliards que réclame le tandem Amal-Hezbollah pour le CS.
Toutes les tentatives de médiation menées entre le 8 Mars et Fouad Siniora, notamment sous l'égide de Michel Sleiman, n'ont pu aboutir à un compromis sur le budget du Conseil du Sud. Le chef de l'État et le Premier ministre ont donc fini par tenir un huis clos peu avant la réunion du gouvernement, décidant de ne pas évoquer ce point lors de la séance, a appris notre correspondante à Baabda, Hoda Chédid, auprès de sources autorisées.
Les ministres ont donc dû se contenter de reporter l'adoption du budget de 10 jours, « pour davantage de concertations autour du Conseil du Sud », a annoncé le ministre de l'Information, Tarek Mitri, à l'issue de la séance. Selon lui, cette mesure a été proposée par le président Sleiman qui « a appelé à la cessation de la polémique et à des discussions calmes et rationnelles du problème ».
« Le gouvernement n'a pas évoqué le dossier du Conseil du Sud aujourd'hui (hier), a souligné le ministre de l'Information. Il a toutefois avalisé, après amendement, certaines clauses du projet de budget », a-t-il ajouté, précisant que le Conseil des ministres pourrait se réunir avant 10 jours.
Tarek Mitri a également indiqué que la réunion était consacrée à l'étude du budget. « Nous n'avons évoqué ni les nominations de hauts fonctionnaires ni les propositions de créer un ministère du Plan », a-t-il poursuivi.
Il reste que cette réunion n'a pas été sans bonnes nouvelles pour la population, vu que le ministre des Finances, Mohammad Chatah, a informé ses collègues qu'il n'y a pas lieu de procéder à une hausse des taxes douanières ou de la TVA, contrairement à ce qu'il a laissé entendre au cours des derniers jours. Aux dires des sources ministérielles, le ministre Chatah estime désormais que cette mesure n'est plus indispensable du fait de la définition d'une taxe fixe sur le bidon d'essence, qui permettra à l'État d'engranger quelque 850 milliards de livres de recettes par an, et de la baisse des cours mondiaux du brut, qui réduira de 90 milliards de livres les charges de l'Électricité du Liban.

Les écoutes
Par ailleurs, le ministre de l'Information a déclaré que dans son allocution devant les ministres, Michel Sleiman a salué la décision de la justice espagnole d'ouvrir une enquête visant sept responsables israéliens pour crimes contre l'humanité, ainsi que les positions adoptées par le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, au Forum de Davos. Selon M. Mitri, le chef de l'État s'est aussi penché sur le dossier des écoutes téléphoniques, promettant que ce point sera discuté sur base d'informations « sûres » lors d'une prochaine réunion du Conseil des ministres. De source digne de foi, on indique à cet égard que le président de la République a enjoint aux ministres compétents en la matière de commencer à réunir les informations requises.
Tarek Mitri a d'ailleurs indiqué que le Premier ministre devrait organiser dans les prochains jours une réunion à laquelle prendront part les ministres de l'Intérieur, des Télécoms, de la Justice et de la Défense pour préparer un rapport sur les écoutes en vue de le soumettre au Conseil des ministres. « Le ministre de l'Intérieur, Ziyad Baroud, a de son côté informé le gouvernement du lancement de la première étape de la campagne médiatique organisée en préparation des législatives », a enfin souligné M. Mitri.
De source ministérielle, on indique que les ministres ont longuement discuté de la proposition de Ziyad Baroud d'établir une taxe progressive sur les plaques d'immatriculation à numéro spécial.

La polémique
Auparavant, la polémique autour du budget du Conseil du Sud s'était poursuivie tout au long de la journée d'hier. Les ministres y ont même participé depuis Baabda, quelques minutes avant le début de la réunion du Conseil. Le ministre de la Santé, Mohammad Jawad Khalifé, a ainsi lancé que « le CS est une institution légale et légitime, et les 60 milliards de livres sont une somme modique ». « Nous refusons tout compromis sur l'application de la loi », a de son côté affirmé son collègue de l'Industrie, Ghazi Zeaïter.
Pour sa part, le ministre des Finances, Mohammad Chatah, a déploré « certains discours qui visent à induire le public en erreur ».
Par ailleurs, cité par l'ancien député Jihad Samad, le président de la Chambre, Nabih Berry, a dénoncé « une attitude guère innocente adoptée par certains vis-à-vis du Conseil du Sud ». Le député Amal, Ali Bazzi, s'est indigné, lui, de « la politique rancunière et revancharde adoptée par certaines parties à l'égard du Sud ».
De son côté, le Haut Comité de secours (HCS) a publié un communiqué ripostant aux ténors du 8 Mars qui l'ont accusé de retenir des fonds destinés à l'indemnisation des victimes de la guerre de juillet 2006. « Nous avons payé 50 milliards de livres en indemnités à ces personnes, a souligné le communiqué. Ceux qui nous accusent de tergiversation essayent de nous soumettre à leur chantage. »
Enfin, le député Élias Atallah a dénoncé ce qu'il a qualifié de « fait accompli financier, équivalent au fait accompli politique ». « Il est nécessaire de diminuer le flux d'argent, puisé dans les ressources des citoyens, qui finit au Conseil du Sud et dans les caisses similaires en question, d'autant que nul ne sait vraiment comment ces montants sont dépensés et distribués », a-t-il lancé.
Au terme d'une nouvelle journée de polémique autour des ressources à allouer au Conseil du Sud (CS), le Conseil des ministres s'est réuni hier à Baabda, sous la présidence du chef de l'État, Michel Sleiman, pour poursuivre l'étude du projet de budget 2009. Un projet qui, comme on le sait, ne sera pas adopté tant qu'un compromis n'a...
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