S'y est ajoutée une nouvelle vague de licenciements et de mauvais indicateurs américains. Les replis des indices européens dépassaient les 2 %.
À New York, Wall Street était également pénalisée, ouvrant en recul après une forte hausse la veille, encouragée alors par l'adoption du plan de relance économique de 819 milliards de dollars par les représentants.
Ce « Plan de relance et de réinvestissement américain de 2009 » vise à créer ou sauvegarder trois à quatre millions d'emplois, prévoit notamment environ 275 milliards d'allègements fiscaux devant inciter à la consommation et à l'investissement. Il envisage en outre de nouveaux chantiers publics, des aides aux gouvernements locaux ou des mesures sociales.
Le plan devra ensuite être adopté par le Sénat, avant que les deux Chambres ne s'entendent sur un texte final.
Il pourrait alors être promulgué avant les vacances parlementaires mi-février.
Selon le Wall Street Journal, les États-Unis pourraient consacrer jusqu'à 2 000 milliards de dollars supplémentaires pour renflouer leurs banques, plombées par des actifs invendables et la montée des impayés liés à la récession.
Hier, le président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, a assuré qu'il n'était pas prévu de relever les ratios de capitaux des banques malgré la crise de confiance qu'elles subissent vis-à-vis des marchés, et il a jugé inutile d'« identifier des boucs émissaires » dans la crise actuelle, estimant que « tout le système » devait être réformé.
En Allemagne, le marché de l'emploi s'est nettement détérioré en janvier, avec un taux de chômage brut qui a grimpé à 8,3 % contre 7,4 % en décembre.
L'effondrement des exportations, et dans la foulée les mesures de chômage partiel décidées chez les géants industriels Daimler, BMW, ThyssenKrupp ou BASF ont commencé à laisser leur marque sur le marché du travail.
Autre mauvaise nouvelle, au Japon, les ventes de détail ont chuté de 2,7 sur un an en décembre, leur quatrième recul mensuel d'affilée.
Aux États-Unis, le nombre de nouveaux chômeurs reste au plus haut depuis plus de 26 ans, avec 588 000 nouvelles demandes d'allocations enregistrées dans la semaine close le 24 janvier, les ventes de logements neufs ont plongé en décembre pour atteindre des niveaux jamais vus depuis près d'un demi-siècle et les commandes de biens durables ont baissé de 2,6 % en décembre, leur cinquième mois de recul consécutif.
Côté entreprises, les annonces de suppressions de postes ont continué : au Japon, le fabricant de verre Nippon Sheet Glass a annoncé 5 800 suppressions de postes et le conglomérat industriel Toshiba 4 500 suppressions.
Time Warner, Dexia, EON, AstraZeneca, Schneider Electric, Thomson, Eastman Kodak, Ford Motor Credit ont annoncé la suppression de plusieurs centaines, voire plusieurs milliers d'emplois.
L'horizon est également particulièrement sombre pour le transport aérien international : il devrait vivre en 2009 « l'une des années les plus dures » de son histoire, a averti l'Association internationale du transport aérien (IATA).
La compagnie aérienne russe S7 a annulé une commande de 15 Boeing B787 Dreamliner, tandis que la facture des carburants a précipité US Airways dans le rouge.
Conséquence de la crise et du malaise social, en France, entre un million et 2,5 millions de personnes ont manifesté contre la politique du président Nicolas Sarkozy.
Coté devises, le dollar reprenait le dessus face à l'euro.
Le patron de la BCE, M. Trichet, a assuré hier qu'« il n'y a pas de risque d'éclatement de l'euro » ou de « la zone de marché unique à monnaie unique », sur une radio française.
Par ailleurs, le Premier ministre chinois, Wen Jiabao, a affirmé à Berlin que la Chine n'était pas responsable des fluctuations de sa devise, dont le cours est actuellement « raisonnable et équilibré », rejetant ainsi les accusations selon lesquelles Pékin manipule le niveau de sa monnaie.