M. Mitchell a en outre appelé à la mise en place d'un mécanisme permettant l'ouverture permanente des points de passage de la bande de Gaza aux marchandises, avec la participation de l'Autorité palestinienne, chassée du territoire par le Hamas. L'émissaire américain a été reçu par M. Abbas, après avoir plaidé pour la consolidation de la trêve en vigueur depuis le 18 janvier, lors des précédentes étapes de sa tournée régionale, en Égypte et en Israël. M. Abbas, qui effectuera lundi une visite officielle en République tchèque, pays qui préside actuellement l'UE, n'exerce aucun pouvoir à Gaza d'où ses forces ont été délogées par le Hamas en juin 2007, mais il demeure le principal interlocuteur de la communauté internationale qui préconise un règlement négocié du conflit israélo-palestinien.
Avant la rencontre, deux roquettes, les premières depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, ont été tirées ces dernières heures depuis Gaza sur le sud d'Israël, sans faire de victime.
Suite à ces tirs de roquettes, le chef de l'opposition israélienne de droite, Benjamin Netanyahu, favori des sondages pour devenir Premier ministre, a déclaré que cela prouve que le Hamas poursuit sa « mission fanatique ».
L'aviation israélienne a réagi en lançant une attaque nocturne dans la zone des tunnels de contrebande reliant la bande de Gaza à l'Égypte. Elle a aussi mené un raid à Khan Younès qui a blessé un policier du Hamas circulant à moto et dix-sept autres personnes, dont onze écoliers. L'armée israélienne a affirmé que le policier visé était un « terroriste » impliqué dans l'attaque de mardi et à laquelle Israël a déjà riposté par plusieurs raids. Le vice-ministre de la Défense israélien, Matan Vilnaï, a prévenu qu'Israël réagirait à la reprise des tirs de roquettes : « Il est clair que nous allons réagir, mais il faut faire preuve de patience et nous n'avons aucune intention de dévoiler nos intentions à l'ennemi. »
Le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, s'est déclaré pour sa part « préoccupé » par le regain de tensions à Gaza, mettant en garde contre le risque de « reglisser dans la guerre ».
Par ailleurs, l'ONU va lancer un appel de fonds de 613 millions de dollars pour venir en aide aux habitants de Gaza affectés par l'offensive israélienne, a annoncé son secrétaire général, Ban Ki-moon.