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Sport

Serena contre les Russes

Après les qualifications de Dinara Safina, Vera Zvonareva et Elena Dementieva, Serena Williams a provisoirement empêché les Russes d'annexer le tournoi féminin à l'Open d'Australie en décrochant hier le dernier billet pour les demi-finales face à Svetlana Kuznetsova.
On annonçait -1° dans la capitale russe hier. Au même moment à Melbourne on mesurait un pic à 43 degrés ! Malgré ces températures caniculaires, les filles venues du froid ont failli faire de la Russie la troisième nation, après l'Australie et les États-Unis il y a plus de vingt-cinq ans, à phagocyter les demi-finales d'un grand chelem.
Dinara Safina et Vera Zvonareva, la veille, et Elena Dementieva, hier - toutes des filles nées à Moscou - étant déjà qualifiées, Svetlana Kuznetsova, native de Saint-Pétersbourg, a eu une occasion en or de rejoindre le dernier carré en menant 7-5 et 5-3 dans le deuxième set face à Serena.
Mais l'Américaine, vainqueur à Melbourne en 2003, 2005 et 2007, a refusé, comme d'habitude, toute idée de défaite pour allonger encore un peu ses frappes et pousser l'émotive Kuznetsova à la faute.
« Je me suis dit : si tu perds, tu seras obligée de voler en classe économie jusqu'en Floride (rires). Ça m'a motivée », a assuré Serena. Démoralisée par la perte du deuxième set, Kuznetsova a, elle, complètement lâché pour perdre dix des onze derniers jeux du match (5-7, 7-5, 6-1).

« Expérience extracorporelle »
La rencontre a connu deux épisodes bien différents, avec un premier set disputé dans des conditions épouvantables, avant que les organisateurs ne décident de fermer le toit et d'enclencher la climatisation.
Le retour d'une certaine fraîcheur et la configuration en « indoor » a changé la donne, offrant un regain d'énergie à Serena et à son service. « J'étais un peu furieuse qu'on l'ait fermée car ça l'a favorisée », a estimé Kuznetsova.
« Peut-être », a avoué Serena, bien contente d'être sortie vivante d'un four dans lequel elle dit avoir vécu une expérience « extracorporelle ».
Une heure plus tôt, Elena Dementieva et l'Espagnole Carla Suarez Navarro n'avaient pas eu cette chance. « Lors de mon match, il faisait 39,5 degrés, mais sur le court c'était au moins 45°. Ils auraient dû fermer le toit », a regretté la Moscovite après sa victoire (6-2, 6-2).
« Le score laisse croire que c'était facile mais cela ne l'était pas. On a joué une heure et demie, c'est beaucoup. Mais ça ira pour demain », a ajouté Dementieva, qui testera jeudi son invincibilité 2009 face à Serena Williams qu'elle a surclassée 6-3, 6-1 il y a deux semaines à Sydney.

Jankovic déchue
« C'est moi contre les Russes maintenant ! » a résumé l'Américaine, toujours en course pour redevenir n° 1 mondiale, tout comme Safina et Dementieva, sachant que l'actuelle reine, Jelena Jankovic, est désormais assurée d'être déchue.
Safina et Zvonareva s'expliquant entre-elles jeudi, il revient à Dementieva d'organiser la troisième finale 100 % russe de l'histoire, après celles à Roland-Garros et à l'US Open en 2004.
Retrouver trois Russes en même temps en demi-finales est en revanche tout à fait inédit en grand chelem. « C'est proprement incroyable, on joue très bien mais de là à imaginer ça... », a réagi Dementieva.
Ce n'est pourtant que la concrétisation de la puissante vague de l'Est qui déferle sur le circuit depuis dix ans. Anna Kournikova avait été, en 1997 à Wimbledon, la première Russe à atteindre le dernier carré d'un grand chelem depuis vingt ans. C'était le signal de départ à un véritable tsunami.
À Melbourne, il y avait au moins une Russe en quarts de finale pour la 27e fois consécutive en grand chelem. À cinq reprises, l'une d'entre-elles est allée au bout. La dernière a été Maria Sharapova, tenante du titre à Melbourne.
La Russie a trois chances sur quatre pour lui trouver un successeur.
Après les qualifications de Dinara Safina, Vera Zvonareva et Elena Dementieva, Serena Williams a provisoirement empêché les Russes d'annexer le tournoi féminin à l'Open d'Australie en décrochant hier le dernier billet pour les demi-finales face à Svetlana Kuznetsova.On annonçait -1° dans la capitale russe hier. Au même moment...
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