Nouvelles frappes de drones au Liban-Sud, Tom Barrack appelle à « rendre au Liban sa grandeur »

L’armée israélienne a effectué samedi plusieurs frappes de drones sur différentes cibles au Liban-Sud, pour un bilan qui a fait un mort et six blessés, selon les chiffres du ministère de la Santé. Ces nouvelles attaques sont survenues à la veille des commémorations de Achoura, alors que le Liban prépare toujours sa réponse à la proposition américaine concernant le désarmement du Hezbollah, transmise par l’émissaire américain pour la Syrie Tom Barrack.

Ce dernier a publié dans la journée un message sur son compte X, dans lequel il a indirectement pressé les dirigeants libanais de prendre une décision. « L’espoir du Liban se réveille ! L’opportunité est là. C’est un moment historique pour dépasser le confessionnalisme exacerbé du passé et réaliser enfin la véritable promesse du pays : un seul pays, un seul peuple, une seule armée. » Et d’ajouter, en paraphrasant le président Donald Trump : « Le Liban est un endroit formidable, avec des gens formidables. Rendons au Liban sa grandeur. »

Alors que plusieurs médias ont diffusé des informations sur l’état des discussions, le bureau de presse du président du Parlement Nabih Berry a assuré samedi que « les propos ou les messages qui lui sont attribués ou rapportés par ses visiteurs dans certains organes de presse sont totalement faux », précisant que « les rencontres sont toujours en cours et qu’aucune position finale n’a encore été prise ». La chaîne de télévision al-Jadeed avait auparavant rapporté que le Hezbollah avait remis « la nuit dernière » sa réponse, insistant sur le fait qu’il n’était « pas nécessaire de conclure un nouvel accord qui reviendrait sur ce qui a déjà été convenu ». De leur côté, des sources contactées par les chaînes al-Arabiya et al-Hadath ont affirmé que la présidence libanaise avait envoyé samedi matin un ultimatum au parti chiite, et que même le président du Parlement, dont le mouvement Amal est un allié du Hezbollah, aurait haussé le ton. Aucune information officielle n’avait cependant filtré en fin de journée.

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Trois voitures

Sur le terrain, Israël a donc mené plusieurs frappes dans différentes régions du Liban-Sud. Des véhicules mais aussi une maison ont été touchés, selon les informations rapportées par notre correspondant Mountasser Abdallah, qui a également fait état de survols inhabituels de drones israéliens, suivis par des avions de chasse, dans le ciel de la région.

Dans l’ordre, on citera les attaques suivantes :

- A 9h30, un drone israélien a atteint une maison dans le secteur de Chmeiss, à l’intérieur de la localité de Chebaa (caza de Hasbaya). Des informations font état de trois blessés, dont deux légers et un dans un état critique.

- Environ une heure plus tard, une autre frappe de drone a touché une voiture près de l’hôpital Salah Ghandour à Bint Jbeil (caza de Bint Jbeil). L’attaque a fait au moins un mort et deux blessés. Il s’agissait de Haytham Ismaïl Moustapha, originaire du village de Aïnata. En fin d’après-midi, l’armée israélienne a affirmé que le défunt était un combattant de la force d’élite al-Radwan du Hezbollah.

- A 14h, une nouvelle frappe de drone a touché une camionnette à Bint Jbeil, près de l’école professionnelle, ne faisant que des blessés légers.

- A 17h, un drone israélien a tiré en direction d’un pick-up près du quartier de Birkat al-Naqqar, sur les hauteurs de Chebaa (caza de Hasbaya), sans faire de victimes.

D’autres incidents mineurs ont également été répertoriés.

Enfin, la chaîne al-Jadeed a rapporté samedi que la Sûreté générale et d’autres services concernés avaient entamé des enquêtes et des vérifications sur toutes les cargaisons entrant par les frontières terrestres nord et est avec la Syrie, « afin de garantir la sécurité de tous ». Plus tôt dans la journée, une circulaire de la Sûreté générale, largement relayée sur les réseaux sociaux, soulignait que « des groupes terroristes ont l’intention d’envoyer des batteries de voiture piégées à travers les frontières terrestres du Liban pour les utiliser dans des actes terroristes ». Nous n’avons pas été en mesure de confirmer cette information auprès des autorités concernées pour le moment.