D.R.
Droit et littérature font souvent bon ménage. L’avocat et poète Raymond Azar en est la preuve vivante. Il vient de publier une trilogie intitulée L’Élévation et la Profondeur (Al-‘oula wal ‘omk) qui rassemble ses études, présentations, élégies, conférences et critiques littéraires. On y savoure la prose de cet auteur qui a suscité de multiples hommages réunis dans le troisième tome. On y découvre un être raffiné et érudit maîtrisant la langue arabe à la perfection, capable d’évoquer aussi bien les hommes de culture comme Georges Ghanem, Elia Abou Chedid, Jamil Jabre ou Raymond Gebara, que les juristes Khalil Jreige, Badaoui Abou Dib ou Edmond Rizk, et de disserter avec la même aisance sur le vivre-ensemble et sur l’école de la Sagesse (où il fut un brillant élève). On y retrouve aussi des entretiens passionnants et un récit autobiographique très révélateur, retranscription d’une fameuse émission diffusée par La Voix du Liban.
À côté de cette trilogie, l’auteur publie un recueil de poésie intitulé Aalam wa Ansam où l’on peut lire un excellent poème composé à l’occasion du centenaire du Barreau de Beyrouth, et nombre d’autres textes poétiques inspirés par diverses circonstances. L’un des meilleurs poèmes du recueil est celui qu’il dédie à sa mère disparue :
« À chaque fois que je te nomme,
Ô mère, je redeviens enfant.
Je contemple tes yeux
Pareils à une mer de lumière
Sur laquelle je voyage tel un voilier
Vers les rivages de la joie,
De l’amour et de la paix ;
Et j’entends ta voix
Qui me transporte jusqu’à l’empyrée.
Reste avec moi, ô mère,
Pour que je reste cet enfant
Qui serre entre ses mains rêveuses
La terre et le ciel ».
Il est heureux que Raymond Azar ait pris l’initiative de rassembler tous ces textes en prose et en vers afin de les préserver de l’oubli et pour en faire profiter les amoureux du beau, de « l’élévation » et de « la profondeur » !