
Les commissions parlementaires conjointes réunies au Parlement, le 23 juin 2025 à Beyrouth. Photo tirée du compte Flickr du Parlement libanais
Les commissions parlementaires conjointes ont approuvé lundi un projet de loi visant à ouvrir une ligne de crédit supplémentaire dans le budget 2025, destinée à des subventions mensuelles de 14 millions de livres libanaises (soit 156 dollars, au taux de 89.500 L.L.) pour les militaires en service et de 12 millions de livres (soit 134 dollars), pour les militaires retraités. Ces subventions seront versées à compter du 1er juillet 2025, rapporte l'Agence nationale d'information (Ani, officielle).
Les aides mensuelles à l'armée, elles, seront financées par l'augmentation des taxes sur le carburant, décidée le 29 mai dernier par le gouvernement de Nawaf Salam et qui consiste à prélever 100 000 livres sur chaque 20 litres d’essence vendus (soit 1,1 dollar au taux du marché) et 174 000 livres sur chaque 20 litres de mazout (1,94 dollar). Cette décision avait provoqué une levée de boucliers dans le pays et suscité la colère de la Confédération générale des travailleurs du Liban (CGTL) et du syndicat des transporteurs terrestres.
Les militaires retraités revendiquent depuis 2019 une revalorisation de leurs pensions, gravement réduites par la dévaluation sans précédent de la monnaie nationale.
Les commissions ont également approuvé un projet de loi concernant la réception d'un prêt de la Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement (BIRD) qui servira à financer un projet de transition verte du secteur agroalimentaire dans le but de faciliter la relance économique dans le pays. Un projet de loi visant à donner plus de pouvoir aux municipalités a également obtenu l'approbation des commissions, indique l'Ani.
Les commissions conjointes étaient réunies au Parlement en présence du vice-président du Parlement, Elias Bou Saab, et des ministres des Finances, Yassine Jaber, de l'Information, Paul Morcos, de la Défense, Michel Menassa, de l'Agriculture, Nizar Hani, des Déplacés et de la Technologie, Kamal Chehadé, et de plusieurs députés. La directrice du Conseil de la fonction publique, la juge Nisrine Machmouchi, le directeur du Centre pour le développement et la reconstruction (CDR), Mohammad Kabbani, et le directeur général du ministère de l'Information, Hassane Falha, étaient également présents.
« L’ennemi israélien doit lui aussi en être convaincu »
Elias Bou Saab a par ailleurs annoncé, depuis Aïn el-Tiné où il s'est réuni avec le chef du Législatif Nabih Berry et le bureau du Parlement, la tenue d'une séance plénière lundi prochain, 30 juin, pour discuter de dossiers urgents, sans plus de détails.
Commentant la situation au Liban, il a indiqué que le président du Parlement lui a assuré « que la résistance au Liban n'a pas tiré une seule cartouche depuis la signature du cessez-le-feu ». « Il faut donc convaincre Israël de la nécessité de tenir le Liban à l'écart de toute escalade », a-t-il ajouté. M. Bou Saab a par ailleurs estimé que les récentes déclarations du président de la République et du Premier ministre « vont dans le même sens, à savoir protéger la souveraineté et empêcher le Liban d'être entraîné dans la confrontation ».
En réponse à une question sur la crainte d’un élargissement du conflit entre l’Iran et Israël au Liban et sur les assurances données par M. Berry, M. Bou Saab a répondu : « Nous avons interrogé M. Berry à ce sujet et il a réaffirmé qu’à partir de l’annonce du cessez-le-feu jusqu’à aujourd’hui, la résistance au Liban n’a tiré aucune balle ». « M. Berry reste fidèle à ses propos, et nous espérons que le Liban restera neutre, a-t-il indiqué. Mais il ne suffit pas que nous en soyons convaincus. L’ennemi israélien doit lui aussi en être convaincu, car c’est lui, l’ennemi israélien, qui pourrait en venir à chercher une porte de sortie. »
Le président de la République, Joseph Aoun, et le Premier ministre, Nawaf Salam, ont fait part le week-end dernier de leur rejet catégorique de toute intervention du Hezbollah dans le conflit entre l'Iran et Israël.
M. Bou Saab a par ailleurs commenté l'attentat-suicide qui a visé dimanche une église grecque-orthodoxe à Damas, appelant « les pays concernés à prendre au sérieux la protection des fidèles dans les lieux de culte, quelle que soit leur confession ou leur appartenance ». Attribuée au groupe État islamique, cette attaque a fait au moins 25 morts et 63 blessés dans la capitale syrienne, selon un dernier bilan lundi.