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Société - Religion

Zahlé célèbre le bicentenaire du miracle de la Fête-Dieu

En 1825, une procession du Saint Sacrement organisée par l’archevêque Aghnatios Ajouri sauva miraculeusement la ville d’une épidémie de peste.

Zahlé célèbre le bicentenaire du miracle de la Fête-Dieu

L’Eucharistie dans un ostensoir en or, au cours de la messe à la cathédrale grec-catholique à Zahlé. Photo prise du site de l'évêché

Cette année, Zahlé a vu les choses en grand. Pour célébrer les 200 ans du miracle de la Fête-Dieu (appelée en arabe « jeudi du corps » du Christ ou khamis el-jassad) qui a eu lieu en 1825, au cours de laquelle la ville a été sauvée d’une épidémie de peste suite à une procession du Saint Sacrement organisé par l’archevêque grec-catholique de l’époque, le chef-lieu de la Békaa a organisé plusieurs événements, couronnés jeudi par plusieurs processions qui se sont retrouvées devant le bâtiment du Sérail.

Les festivités ont commencé dès 4h30 du matin jeudi, avec des messes dans plusieurs églises et cathédrales (maronites, grec-catholiques et grec-orthodoxes) de la ville. Une première procession a débuté depuis Ksara vers Maallaka, puis rejoint l’entrée de la ville pour converger vers le bâtiment du Sérail où elle a rencontré une autre procession partie du siège de l’évêché à Saydet el-Najet en passant par plusieurs quartiers de Zahlé.

Une ambiance de joie, de ferveur et de piété a accompagné ces processions où enfants, personnes âgées et même handicapés suivaient les officiants (prêtres, évêque et patriarche) portant l’eucharistie dans des ostensoirs flamboyants à travers les rues pavoisées de draperies et d'autels familiaux devant l'entrée des maisons. Ils ont été bénis tout au long de la marche. Les chants liturgiques et l’odeur de l’encens rendant la ville une grande église à ciel ouvert.

La procession s’est poursuivie à travers le boulevard de Zahlé, pour revenir à l’évêché grec-catholique où une messe a été célébrée vers midi.

Début de la procession de la Fête-Dieu, devant le siège du diocèse grec-catholique, à Zahlé. Capture d'écran

La fête des fêtes

Rosie et sa petite-fille Jaymie, 9 ans, se sont réveillées dès 4h du matin pour participer à la procession. « Il y a 200 ans, Zahlé a été guérie de la peste, une maladie du corps. Aujourd’hui, je suis venue prier pour que le Liban soit guéri de la peste de l’esprit », témoigne-t-elle auprès de L’Orient-Le Jour.

« La fête du Saint Sacrement est considérée comme la fête des fêtes à Zahlé. Elle fait partie de son histoire et de son identité », explique Khalil Assi, responsable des médias au sein de l’évêché grec-catholique. « C’est un jour chômé, les magasins et les bureaux ferment pour permettre au plus grand nombre de participer aux processions. »

En 1825, une épidémie de peste avait violemment frappé le Liban et la région, notamment à Zahlé, faisant de nombreuses victimes. L’archevêque grec-catholique à cette époque, Aghnatios Ajouri, organisa une procession du Saint Sacrement à travers les rues et les quartiers de la ville, ce qui, selon la légende, sauva miraculeusement Zahlé de la peste. Depuis, les Zahliotes commémorent chaque année ce miracle en organisant une procession du Saint Sacrement. Même pendant la guerre et l’épidémie du Covid-19, de petits défilés symboliques avaient eu lieu.

Dans le calendrier de l’Église catholique, la Fête-Dieu se situe après la fête de la Sainte Trinité. Cette manifestation sociale insiste sur la présence réelle de Jésus-Christ dans l’hostie. Elle est une confirmation de l’efficacité de la présence de Jésus-Christ dans la vie quotidienne des fidèles.

La procession à Zahlé ne fait pas exception. Elle a toutefois pris cette année une dimension plus importante à cause du bicentenaire du miracle de la Fête-Dieu.

Plusieurs événements ont ainsi été organisés. Au cours du week-end passé, plusieurs rencontres de jeunes ont eu lieu à partir du siège de diocèse à Saydet el-Najet sous le patronage de l’archevêque Ibrahim Ibrahim. Plus de 500 personnes de tout le Liban se sont ensuite dispersées à travers les différentes paroisses de la ville pour échanger avec les vieux de la région de Zahlé.

Plusieurs autres activités religieuses, sociales et culturelles se sont déroulées en présence du patriarche grec-catholique, Mgr Youssef Absi, et des membres du synode grec-catholique venus des quatre coins du monde à cette occasion. « C’est la première fois dans l’histoire que le synode se réunit à Zahlé du 16 au 20 juin en l’honneur de ce bicentenaire », ajoute Khalil Assi.

En outre, des rencontres de prières ont eu lieu dès le début de la semaine avec des témoignages de vie très touchants, faisant dire au patriarche Absi qu’il est heureux d’être « venu s’inspirer des fidèles espoir et espérance ».

Procession du saint sacrement à Zahlé, en 1959. Photo DR

Fête œcuménique

Mardi soir, dans un geste œcuménique, la cinquantaine d’églises de Zahlé de toutes les communautés chrétiennes ont fait retentir leurs cloches pendant une demi-heure, suivi d’une veillée de prière.

Une conférence de la diaspora grecque-catholique dans le monde aura lieu à l’hôtel Kadri, à Zahlé, puis à l’évêché le samedi 21 juin afin de renforcer les liens entre les membres de la communauté au Liban et dans le monde, en présence des députés et des notables grecs-catholiques de la région.

« La Fête-Dieu est une occasion de consolider la mémoire collective de la ville à travers le corps du Christ en partageant avec tous ses habitants, et surtout les nouvelles générations, la symbolique et la spiritualité du saint sacrement et son importance pour Zahlé », conclut M. Assi.

Cette année, Zahlé a vu les choses en grand. Pour célébrer les 200 ans du miracle de la Fête-Dieu (appelée en arabe « jeudi du corps » du Christ ou khamis el-jassad) qui a eu lieu en 1825, au cours de laquelle la ville a été sauvée d’une épidémie de peste suite à une procession du Saint Sacrement organisé par l’archevêque grec-catholique de l’époque, le chef-lieu de la Békaa a organisé plusieurs événements, couronnés jeudi par plusieurs processions qui se sont retrouvées devant le bâtiment du Sérail.Les festivités ont commencé dès 4h30 du matin jeudi, avec des messes dans plusieurs églises et cathédrales (maronites, grec-catholiques et grec-orthodoxes) de la ville. Une première procession a débuté depuis Ksara vers Maallaka, puis rejoint l’entrée de la ville pour converger vers le bâtiment du...
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