
Le Parlement libanais, situé place de l'Étoile à Beytrouth. Photo P.H.B.
Des discussions autour d’une nouvelle loi sur les médias, en cours d’examen par plusieurs comités, se sont tenues lors d'une séance de la commission des médias et des communications au Parlement. Ibrahim el-Moussaoui, député du Hezbollah et président de cette séance, a plaidé pour une « liberté responsable », expliquant que l'objectif du projet est de « garantir une nouvelle loi moderne sur les médias » qui assurera la liberté d'expression dans la presse et l'indépendance du « sectarisme et de l'influence », tout en appelant « à prêter attention aux procédures de contrôle national qui honorent la liberté, mais la liberté responsable ». Pour l'instant, le projet n'est pas finalisé, et des commentaires de la part du ministre de l'Information et du syndicat libanais de la presse sont encore attendus.
Assistaient à cette séance le ministre de l'Information Paul Morcos, des députés membres de la commission, le président du syndicat libanais de la presse, Aouni el-Kaaki et le président de l'Ordre des rédacteurs Joseph Kosseifi, le président du Conseil national de l'audiovisuel Abdelhadi Mahfouz, selon l'Agence nationale d'Information (Ani, officielle)
La liberté d'expression au Liban a par ailleurs été au centre des discussions. « Le Liban a été, est, et restera (...) un pays de liberté, de liberté d’opinion et d’expression, (...) de liberté responsable », a déclaré M. Moussaoui lors de son discours d’ouverture. Une longue discussion sur des dérapages récents dans les médias a suivi, soulevant « l’ire » de nombreux responsables, dont le ministre de l'Information, selon l’Ani.
Le ministre de l'Information a notamment dénoncé le fait que « certains » avaient communiqué avec « l'ennemi israélien ». « Ce discours ne peut venir d’aucun Libanais, d’aucun patriote, et il n’est en aucun cas acceptable à ce niveau », a-t-il souligné. Le député du Hezbollah a de son côté affirmé l’importance d’une prise de position claire de la part du pouvoir judiciaire. « Le pouvoir judiciaire est tenu d'assumer pleinement ses responsabilités afin de garantir à notre pays un discours médiatique qui n'accroît pas les tensions », a-t-il ajouté.
Le ministre des Télécoms Charles Hage, qui devait être présent, n’a finalement pas participé à la session, selon l'Ani. Déplorant son absence, M. Moussaoui a mis en garde contre toute décision hâtive dans ce domaine sensible.