
La couverture du livre. Photo DR
La Société des écrivains et du livre lyonnais et rhônalpin (Selyre), fondée en 1978, qui a pour but de promouvoir les auteurs et les livres régionaux ayant un rapport avec la littérature, décerne chaque année deux grands prix, l’un pour la catégorie fiction (littérature) et l’autre pour la catégorie essais et documents.
Le Grand prix 2025 (essais et documents) a été remis début juin à Lyon, pour le livre Deux chrétiens d’Orient en Gaule : Jacques d’Assyrie et Abraham d’Euphrate de Joseph et Claire Yacoub paru aux éditions Lacour, Nîmes, en 2024.
Dans ce livre, les auteurs ont voulu partir à la découverte de deux moines d’Orient venus en Gaule, au Ve siècle, en traçant leur trajectoire : Jacques d’Assyrie, en Savoie, à Moûtiers, dans la région de Tarentaise, et Abraham d’Euphrate, en Auvergne, à Clermont, qui ont fait entrevoir que l’Église ne se réduit pas à celle de l’Empire romain d’Occident. Ces deux moines, originaires d’Orient, ont tracé des sillons durables, visibles aujourd’hui
Ces deux moines ont joué un rôle important dans l’évangélisation de l’Auvergne-Rhône-Alpes et parmi les premiers évêques de France figurent des Orientaux, comme Jacques, premier évêque de la Tarentaise. Quant à Abraham d’Euphrate, il fonda le monastère Saint-Cyr à Clermont et eut un impact réel. Ami d’Abraham, Sidoine Apollinaire (430-486), religieux et grand écrivain lyonnais, qui en fut un témoin oculaire, fit son éloge funèbre en latin. Il s’adressa à lui en ces termes : « Natus ad Euphratem, pro Christo ergastula passus » (Né sur les rives de l’Euphrate, tu souffris pour le Christ).
Naguère comme aujourd’hui, la mémoire de ces deux moines est constamment entretenue dans les traditions de la région Rhône-
Alpes-Auvergne, qui rappelle que les chrétiens d’Orient sont aux racines du christianisme en France.