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Lifestyle - La carte du tendre

Quand une photo dit le basculement du Liban entre mémoire ottomane et modernité

Une Ford T du Haut-Commissariat de France, accidentée à Gemmayzé au début des années 1920. Ceci n’est pas qu’un banal accident. C’est un instant de vertige entre deux mondes.

Quand une photo dit le basculement du Liban entre mémoire ottomane et modernité

Une Ford T accidentée à la rue Gouraud, à l’orée des années 1920. Collection Georges Boustany

Si vous lisez ces lignes attablé chez Paul, au centre-ville de Beyrouth, vous vous trouvez très exactement à l’endroit où cet accident de la route a eu lieu, il y a un peu plus d’un siècle. La caméra est postée sur la rue Gouraud – encore appelée route du Fleuve – et regarde vers l’ouest. À gauche débouche une rue, que l’on baptisera plus tard Georges Haddad ; pour l’heure, elle porte un nom flambant neuf : rue de l’Indépendance. Car avant l’indépendance de 1943, il y eut celle de 1918, après quatre siècles d’occupation ottomane. L’immeuble de gauche, avec ses arcades cintrées et son enduit alvéolé, est toujours là. Il y a des photographies qui se taisent et d’autres qui bruissent encore d’échos. Celle-ci, prise au début des années 1920, résonne du murmure des badauds. Le choc a dû réveiller ce quartier endormi dans la torpeur d’un début...
Si vous lisez ces lignes attablé chez Paul, au centre-ville de Beyrouth, vous vous trouvez très exactement à l’endroit où cet accident de la route a eu lieu, il y a un peu plus d’un siècle. La caméra est postée sur la rue Gouraud – encore appelée route du Fleuve – et regarde vers l’ouest. À gauche débouche une rue, que l’on baptisera plus tard Georges Haddad ; pour l’heure, elle porte un nom flambant neuf : rue de l’Indépendance. Car avant l’indépendance de 1943, il y eut celle de 1918, après quatre siècles d’occupation ottomane. L’immeuble de gauche, avec ses arcades cintrées et son enduit alvéolé, est toujours là. Il y a des photographies qui se taisent et d’autres qui bruissent encore d’échos. Celle-ci, prise au début des années 1920, résonne du murmure des badauds. Le choc a dû...
commentaires (4)

Quel talent ! Quelle finesse aussi. A quand un recueil à quatre mains, Georges Boustani et Fifi Abou Dib ?

Koïnè

13 h 09, le 08 juin 2025

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Commentaires (4)

  • Quel talent ! Quelle finesse aussi. A quand un recueil à quatre mains, Georges Boustani et Fifi Abou Dib ?

    Koïnè

    13 h 09, le 08 juin 2025

  • Magnifique travail de mémoire Magnifique dentelle brodée contre l’oubli , Merci Georges Boustany

    Noha Baz

    00 h 20, le 08 juin 2025

  • Quelle belle plume. Merci Monsieur de nous rappeler que notre pays était un avant gardiste et aspirait à améliorer la vie de ses citoyens par des libanais patriotes malgré les difficultés, et qui depuis des décennies peine à assurer à ces mêmes citoyens une vie décente et digne où l’eau coule dans leurs robinets et l’électricité fonctionne avec un simple interrupteur, où leurs économies sont en sécurité et où ils pouvaient se promener dans toutes les régions de leur pays sans risquer leur vie, pour avoir osé franchir une ligne tracée par des usurpateurs qui en ont pris possession.

    Sissi zayyat

    10 h 48, le 05 juin 2025

  • Tout simplement, merci Georges pour ce beau temoignage!

    Negib Debs

    09 h 06, le 05 juin 2025

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