Des manifestants près de la place Taksim à Istanbul, en juin 2013. Photo d'archives AFP
Plusieurs dizaines de manifestants qui commémoraient le douzième anniversaire des événements de Gezi, vaste contestation anti-gouvernementale en 2013, ont été arrêtées samedi soir à Istanbul, ont rapporté des avocats.
« Nous avons été prévenus qu'au moins 87 personnes ont été arrêtées » a indiqué l'Association des avocats progressistes (CHD) sur X, précisant que « des barrières ont été dressées pour empêcher les avocats d'accéder » au siège de la police. Aucun bilan n'a été publié par les autorités ni par l'agence d'Etat Anodolu. Sur X, plusieurs jeunes se sont signalés par un message : « Nous sommes arrêtés. »
De nouveau, la foule a été empêchée samedi soir de se retrouver sur l'emblématique place Taksim, adjacente au parc de Gezi et cœur de la contestation, fermée par des barrières depuis le matin. La station de métro avait été également fermée, a constaté l'AFP. Les manifestants se sont donc retrouvés en début de soirée dans une rue proche du quartier de Beyoglu, sous des bannières proclamant « l'obscurité s'en va, Gezi reste », « Taksim partout, Résistance partout », et des slogans appelant au rassemblement hérité du mouvement de Gezi qui avait fait trembler trois semaines durant le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan alors Premier ministre.
Le rassemblement, convoqué en début de soirée, intervenait plus de deux mois après la vague de manifestations déclenchée par l'arrestation du maire d'opposition d'Istanbul Ekrem Imamoglu, le 19 mars, accusé de « corruption ». L'édile, principal rival du président Recep Tayyip Erdogan, nie les accusations. Il est détenu depuis le 25 mars dans la grande prison de Silivri, à l'ouest d'Istanbul, ainsi que des dizaines de ses proches. Près d'une cinquantaine de mandats d'arrêt ont été de nouveau lancés samedi contre des membres de la municipalité dont 28 ont été arrêtés samedi matin.